23 sep 2011

Maria Lionza

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La science officielle, largement dominée par la bourgeoisie et ses valeurs patriarcales, remet régulièrement en cause l'existence des sociétés matriarcales et de leurs attributs.

 

Parmi les éléments niés par les scientifiques, la croyance en des déesses-mères à l'époque préhistorique est couramment renvoyée au rang de possibilité incertaine. La dévotion envers une déesse suprême source de la vie sur la Terre, notamment par le biais d'objets de transitions tels que les statuettes dites « vénus préhistoriques », est donc rejetée par les pseudos scientifiques bourgeois qui préfèrent ergoter et se cacher derrière une rationalité artificielle qui prend souvent la forme de statistiques.

 

En effet, selon eux, les éléments archéologiques pouvant avoir plusieurs interprétations, il n'est pas sûr à 100 %, que les sociétés d'avant l'écriture (antérieur au troisième millénaire avant notre ère) accordent une valeur sacrée aux statuettes, et donc une place sociale de premier ordre aux femmes.

 

La science bourgeoise limite ainsi considérablement les recherches sur le matriarcat et les travaux disponibles en français demeurent extrêmement rares car le matriarcat, étape indéniable de l’humanité au stade du communisme primitif, balaie la vision du monde antimatérialiste et antiscientifique de la bourgeoisie.

 

Il va de soi que l’Etat socialiste libérera les recherches sur le matriarcat, changera les représentations traditionnelles de la préhistoire et donnera corps à ce qui reste pour l’instant à l’état d’hypothèses, en raison du frein idéologique de la bourgeoisie.

 

Une des hypothèses les plus intéressantes considèrent que les « vénus préhistoriques » seraient en fait des autoportraits sculptés par les femmes enceintes elles-mêmes. En l’absence de miroirs, ces femmes enceintes auraient eu tendance à se représenter d’un point de vue subjectif selon l’observation subjective de leur propre corps. Cette hypothèse de l’autoportrait se fonde sur les points communs dans les choix de représentation des vénus préhistoriques. Ces statuettes présentent toutes un visage succinctement représenté, dépourvu de traits caractéristiques, une absence de pieds, un ventre proéminent et un fessier très large, en particulier sur les côtés du corps et non sur la partie postérieure du corps comme le voudrait une représentation réaliste.

 

Il est vrai qu’une femme enceinte observant son propre corps regardera ses fesses sur le côté (car elle ne peut évidemment pas tourner sa tête à 180°) et ne verra ni son visage ni ses pieds. Les choix de représentation des vénus préhistoriques trouverait là une explication séduisante mais une telle hypothèse mériterait de plus amples recherches que seul un État socialiste fondé dans la pensée scientifique du matérialisme dialectique pourrait vérifier, discuter, affiner, élargir….

 

En plus des nombreux indices de l'époque préhistorique, tels que les statuettes de vénus ou les peintures rupestres, il reste dans certaines régions du monde des vestiges bien vivaces d'organisations sociales dirigées par les femmes.

 

Quand les dominants ne peuvent réduire à néant les évidences, ils cherchent à récupérer le pouvoir féminin, pour le diminuer. C'est le cas de Maria Lionza, qui est l'objet d'un culte très présent au Venezuela.

 

Le culte de Maria Lionza est pratiqué dans tous les États du Venezuela, depuis la région de Yaracuy d'où elle est originaire, jusqu’à Caracas. Basé sur des rites précolombiens de dévotion à une déesse, el espiritualismo Marialioncero est un mélange de croyances d'Afrique, d'Europe, et de l'Amérique du Sud d'avant la colonisation espagnole.

 

Les catholiques tentent depuis lors de faire de Maria Lionza une figure virginale, souvent représentée en déesse chevauchant un animal local, le plus souvent un grand tapir (acte illustrant une domination de la nature). La poitrine et les fesses surdimensionnées sont des vestiges du matriarcat mais sont surtout dans ce cas la représentation d’un archétype de la femme dans une vision patriarcale.

 

La légende de Maria Lionza est celle d'une princesse indigène, belle aux grands yeux verts, qui fut avalée par un anaconda au bord d'un lac. Mais une fois le serpent au fond, le flanc de l'animal s'est ouvert, libérant Maria. Celle-ci se changea alors en reine des eaux et princesse de la nature, vivant dans la forêt, protégeant les animaux et les plantes. On dit alors que tout humain qui torture un animal prend le risque de se voir emmené au fond des eaux par Maria Lionza.

 

Depuis l’époque de la colonisation, Maria Lonza est devenue fille d'un conquistador et l'église catholique l'a baptisée « Santa Maria de la Onza Talavera del Prato de Nivar », afin de christianiser ses adeptes.

 

La figure de Maria Lionza est aussi employée depuis la construction de l’État vénézuélien par Simon Bolivar. Maria est représentée avec Guaicaipuro le chef indien tué par les conquistadors et Negro Felipe, l'esclave assassiné par les colons. Cette trinité de saints est nommée « potencias tres » (les trois puissances), elle-même placée sous la sainte trinité du catholicisme (symbole patriarcal de Dieu : le père, le fils, le saint-esprit) et la vierge Marie.

 

Sous la trinité vénézuélienne, on trouve un panthéon secondaire organisé en « tribunaux » qu'elle dirige : la Cour indienne, la Cour médicale, la Cour des Don Juan, la Cour des savants, la Cour Noire, la Cour céleste, etc... Simon Bolivar (le « libérateur ») y côtoie l'écrivain Andrés Bello, des médecins célèbres, des bandits, et des chefs vikings.

 

Toute cette hiérarchie de personnages est un décalque de la société post coloniale du Venezuela, invoquée par les dirigeants politiques à chaque révolte populaire : des exodes ruraux des années 20 aux révoltes contre les dictatures des années 60, et aujourd'hui sous le social-fascisme de Chavez.

 

Si le culte de Maria Lionza semble parfaitement fondu à la fois dans la religion catholique et dans le nationalisme vénézuélien, la dimension originelle demeure en partie. Dans l'esprit du peuple du Venezuela, Maria Lionza est la Reina de la nature, un personnage magique qui occupe la montagne de Sorte et qui représente la femme originelle. C'est elle qui a enfanté leur monde, elle concentre tous les désirs et reçoit des maques de respect.

 

Même si elle a été détournée et utilisée par les dominants pour assoir leur pouvoir, Maria Lionza est une preuve évidente de l'existence d'une Déesse-Mère de l'époque précolombienne dans la région de Yaracuy, au Venezuela, certifiant la réalité historique du matriarcat sous le communisme primitif, comme décrit par Marx et Engels.

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