10 juil 2012

Les « nationaux-bolcheviques » abandonnent leur « socialisme »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a deux semaines, on apprenait à l'extrême-droite que :

« La direction du Mouvement National-Bolchevique Français a pris l'initiative de rejoindre le mouvement terceriste Troisième Voie. Notre engagement aux côtés de Troisième Voie ne marque pas une fin mais un début de l'ascension et du renouveau de la vague nationaliste révolutionnaire en France. »

Si les « nationaux-bolcheviques » n'ont jamais représenté quelque chose véritablement en France – il n'y a qu'en Russie qu'ils existaient et existent en tant que tel – il y a dans ce petit communiqué quelque chose de tellement parlant que cela vaut le coup d'être mentionné.

En effet, les « nationaux-bolcheviques » prétendaient lutter pour que le drapeau rouge à marteau et faucille – en fait un drapeau nazi au logo changé – flotte sur l'Europe unifiée.

Désormais, ils se veulent simplement nationalistes français, un changement radical, car leur « socialisme » passe forcément à la trappe, ils n'y croient forcément plus même en apparence, rejoignant un mouvement considérant que les petits patrons sont des « travailleurs. »

Quant au marteau et à la faucille, il est évident que cela disparaîtra également. Le mouvement « troisième voie », « nationaliste révolutionnaire », est anti-communiste de manière virulente, et n'a pas hésité il y a 20 ans à rechercher la confrontation physique sur un mode très brutal avec les... « nationalistes-révolutionnaires. »

Voilà un imbroglio énorme, que le matérialisme dialectique permet justement de comprendre.

C'est un tiret, un simple petit tiret, qui a une importance capitale, en l'occurrence. C'est ce tiret qui fait la différence entre les « nationalistes-révolutionnaires » et les « nationalistes révolutionnaires. »

Un petit tiret qui demande une compréhension intellectuelle et culturelle développée de la question, or cela les pèlerins du néant ne l'ont pas, de par leur incompréhension de savoir ce qu'est le socialisme.

Les « nationalistes révolutionnaires » sont en effet des « nationalistes », en gros des fachos pour simplifier, qui sont prêts à assumer une démarche « subversive », à faire tomber le régime. Historiquement, c'est un courant conservateur, représenté notamment par « Occident » ou bien le « GUD. »

Les « nationalistes-révolutionnaires » - bien « nationaux-révolutionnaires » - sont bien différents. Ils ne se veulent pas d'extrême-droite, se considérant même parfois comme d'extrême-gauche. Ils n'ont même parfois pas de problèmes particuliers à discuter avec des gens d'extrême-gauche, qu'ils considèrent comme des « camarades qui se trompent. »

En fait, les « nationalistes-révolutionnaires » se considèrent comme des « socialistes », le socialisme passant selon eux par la « nation. » Leur symbole est une épée et un marteau, avec un aigle.

Voire, parfois, encore, un trident, dans une version « solidariste » non socialiste, mais au moins « anti-impérialiste. »

Un trident ? Or, c'est le logo actuel de « troisième voie »... Ce qui est incohérent, puisque cette structure représente une tradition qui est celle de la « croix celtique. » Des affrontements très brutaux ont par exemple marqué la faculté d'Assas des années 1970 entre le Groupe action jeunesse (GAJ) et le GUD.

Ajoutons à cela la récente apparition des « nationalistes autonomes » dont l'idéologie est solidariste, mais s'imaginant « nationaliste-révolutionnaire » (alors qu'il n'y a plus rien de « socialiste » à part un socialisme des imbéciles consistant en une obsession antisémite dans une version national-socialiste), et on comprend que tout cela ne tient pas debout.

Et si tout cela ne tient pas debout, c'est parce que la question du socialisme qui est posé, et que les pèlerins du néant sont incapables de voir comment elle est posée.

Qu'est-ce que le socialisme ? Le socialisme, c'est :

- le dépassement de la contradiction entre les villes et les campagnes ; c'est l'arrêt de la guerre à la nature et l'établissement d'un rapport harmonieux avec la planète ;

- le dépassement de la contradiction entre le travail manuel et le travail intellectuel ; toute personne doit travailler et réfléchir, s'ouvrir aux arts tout en produisant pour la société.

Cela passe par le renversement de la bourgeoisie, classe décadente pour qui le château de Versailles est l'occasion d'un bal maqué et costumé !

Cela signifie l'établissement d'une communauté socialiste à l'échelle du pays, brisant les individualismes.

Mais cela, les pèlerins du néant ne le veulent pas. Si à l'extrême-droite, il y a des mots d'ordre socialisant ou « socialistes », jamais le socialisme n'est considéré comme l'objectif véritable, transcendant.

A l'extrême-droite, c'est la nation qui est mise en avant comme « idéal », « transcendant. » Et que les « nationaux-bolcheviques » aient rejoint de simples « nationalistes » montrent qu'ils n'avaient pas compris ce qu'est le socialisme.

On voit la même chose avec l'antisémitisme virulent des « nationalistes autonomes » qui remplace ces dernières semaines les tentatives d'élaborer un appel au « socialisme » (qui se veut ici « national »).

On peut encore voir la même chose avec l'antisémitisme de plus en plus ouvert qui s'exprime à l'extrême-gauche, suivant une même logique décadente.

Les pèlerins du néant n'ont pas compris que la question nationale qui se pose, c'est celle du cadre de la révolution. C'est la société française qui est en jeu. Mais la révolution n'est pas « nationale » ; elle se fonde sur la classe ouvrière, sur la civilisation, sur le plus haut degré de culture.

Et cela, cela change tout !

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