21 mai 2012

« C'est l'histoire d'un mec » : comment la social-démocratie a produit des désenchantés

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le PCMLM est la seule organisation à affirmer que la social-démocratie et le fascisme sont des frères jumeaux. On a un exemple patent de la valeur de cette thèse avec « C'est l'histoire d'un mec. »

Il s'agit d'un texte d'un blog d'extrême-droite qui fait le buzz sur le site social-démocrate Rue89 (nous le reproduisons en bas de cet article) ; c'est « l'histoire d'un mec » qui raconte qu'il était de gauche, contre le racisme et Le Pen, et que maintenant il soutient à fond Marine Le Pen.

Que donc il n'est plus de gauche, qu'il emmerde même cette gauche.

Sauf que justement, de « gauche » il ne l'a jamais été, ou plutôt il faisait partie d'une gauche qui n'a jamais été autre chose que l'antichambre du fascisme. Au lieu de se la ramener dans son texte plein de haine, il aurait du se demander si son profil n'était pas un stéréotype.

Le stéréotype de la personne qui fait confiance à l'idéologie dominante dans sa version « républicaine », et qui s'aperçoit au fur et à mesure que c'est n'importe quoi.

Arrive alors le désenchantement, le repli sur soi, et enfin la volonté de faire carrière en s'appuyant sur ses « qualités » - comme par exemple la couleur de peau.

Ce désenchantement amène la naissance des pèlerins du néant, un phénomène que nous avons décrit ces derniers mois. Par exemple, en juillet 2011 au moment des attentats en Norvège (Attentats d’Oslo : les pèlerins du néant contre la social-démocratie):

« Là où règne la social-démocratie, sans qu’il n’y ait d’opposition radicale à l’extrême-gauche (comme a pu l’être justement la Fraction Armée Rouge en Allemagne de l’Ouest), il y a les nazis. 

C’est le principe que nous expliquons quand nous disons que fascisme et social-démocratie sont les deux aspects de la même pièce, des frères jumeaux.

Les nazis se développent sur une base romantique anticapitaliste ; ils apparaissent comme la seule vraie opposition populaire, dans les petites villes, alors que l’extrême-gauche est urbanisée, étudiante, petite-bourgeoise. »

Ou bien encore en décembre 2011 (Tueries de Liège et Florence : le fascisme, les pèlerins du néant). 

L'auteur de « C'est l'histoire d'un mec » est un de ceux-là. Il aurait pu faire un autre choix, il aurait pu rejeter la social-démocratie, partir en défense de la biosphère, des arts, de la culture. Mais le problème est qu'il a été imbibé de social-démocratie, comme il l'explique fort justement :

« Je ne suis pas le fils d'Hitler mais celui des jeunesses antiracistes. Je suis le fils de votre matrice.

Je suis le fruit de l'éducation nationale et de la FCPE, des cours d'éducation civique qui finissaient tard le soir, quand il faisait déjà nuit et qu'on n'était plus que 4 dans la classe car c'était ramadan. Je suis Libé et le Canard Enchaîné.

Je suis de Caunes et Garcia, Nulle Part Ailleurs, Siné et le professeur Choron, Polac et Ardisson, CNN International et Jules-Édouard Moustic. Je suis une rédaction du brevet des collèges dans laquelle j'incendiais l'Etat autoritaire français qui selon moi avait tué Coluche. Je suis l'enfant de Desproges et Nina Hagen, de Robespierre et Ras l'Front. Je suis le rejeton de la culture.

Je suis les Sex Pistols et The Clash, je suis Alliance Ethnik et NTM, j'ai appris à marcher dans le salon près de statuettes africaines, mon univers est coloré, je suis le mélange, fruit d'un Breton et d'une Italienne, je suis le hip hop celtique à la con de Manau.

Je suis tout sauf la Tradition moisie, je suis le résultat des nouvelles technologies et de Katsumi, je suis aussi l'art et je joue de la guitare depuis mes cinq printemps, je suis le zapping, Karl Zero et les Guignols de l'Info, Jack Lang et Mitterrand. »

La phrase la plus importante est : « Je suis le rejeton de la culture. » Car elle montre bien que l'auteur a accepté l'idéologie dominante qui expliquerait que la « culture », c'est ce que fournissent « l'école de la République » et les médias bourgeois.

Il est le fruit de la social-démocratie. Il a pris au sérieux Ras l'Front, qui n'était que la pure entreprise petite-bourgeoise fondée au service des trotskystes... Il a pris au sérieux Nina Hagen, qui n'a jamais été qu'une fausse punk et vraie bobo... Il a pris au sérieux Polac et Ardisson, les « non conformistes » décadents qui ont été de grandes figures de la télévision...

En fait, l'auteur de « C'est l'histoire d'un mec » a été la victime de sa terrible naïveté. Une naïveté qui se transforme en rancoeur, en romantisme (voir notre longue présentation du romantisme).

Les ouvrages de l'historien Sternhell décrivent parfaitement ce passage de la « gauche » à l'extrême-droite. Et nous l'avons toujours souligné : le fascisme naît à gauche.

Il naît de la déception devant une gauche dégonflée, qui n'a pas le cran de chercher l'affrontement frontal avec la bourgeoisie.

Il naît dans une gauche dégoulinante de sentiments. L'auteur a raison de se moquer des bobos qui utilisent les filons catholiques sur l'accueil de la misère du monde, de ces bobos qui se moquent des ouvriers et ne se préoccupent que de ce qui peut bien faire fonctionner leur machine à se laver de ses péchés. Il a raison de critiquer cette fausse gauche qui refuse la science et n'est que postures émotionnelles à la recherche de la "victime" à secourir pour se donner bonne conscience.

Cependant, la liste de références qu'il fournit comme une sorte de CV est un témoignage nauséeux de fausse culture, de culture petite-bourgeoise. Pour avoir une telle culture, il faut être resté purement passif, purement attentiste, purement consommateur.

L'auteur de l'article n'est ainsi qu'un déçu de la fausse culture et des bobards qu'on lui a fait gober. Il a été naïf, il ne veut pas l'admettre et fait donc le déçu.

Le déçu de quelque chose en quoi il aurait cru, et qui ne serait finalement pas possible... en raison de l'immigration. C'est en fait exactement le même discours qu'Alain Soral (qu'il lit avec assiduité). L’État-providence existerait encore, selon ces gens, si il n'y avait pas eu l'immigration...

Pur mensonge qui nie la crise générale du capitalisme. En ce sens, l'auteur de l'article est un petit-bourgeois paniqué par la crise du capitalisme. Il est logique qu'il passe de la social-démocrates au fascisme. C'est un processus tout à fait cohérent, contrairement à ce qu'il avance, et au prétexte qu'il prend pour se justifier :

« C'est la réalité qui m'a fait voter FN quand tout dans mon éducation, mes valeurs, mes préjugés me destinait au contraire.

Ce qui crée la "division" dans ce pays ce ne sont pas les paroles des politiques, ces dernières ne sont que le reflet des aspirations qui viennent de la base, ce qui crée la "division" c'est la présence de plusieurs peuples distincts sur un même territoire, à force d'immigration massive sur des dizaines d'années, démarche irresponsable dans le meilleur des cas, diabolique dans le pire des cas. »

« Diabolique » ? Voilà qui résume toute une posture. Le « mal » serait là et viendrait perturber une vie « tranquille » du bon Français authentique.

En réalité, l'auteur de l'article est devenu vieux, et il compte s'insérer dans le capitalisme. Mais il ne peut plus, car celui-ci est en crise. Son plan de carrière s'effondre. Alors il relit sa propre vie et modifie son histoire, afin qu'elle devienne conforme à sa nouvelle vision du monde. Bien loin de rompre avec l'attitude petite-bourgeoise catholique victimaire, il l'a retourne à son profit. Il décide que c'est lui la victime à secourir ; il retourne l'Histoire à son profit, se fait « juif » menacé de génocide et qui doit résister. Il évacue toute question sociale et fait de la gauche et du « système multiculturel » la source de tous ses problèmes.

Il a, en fait, exactement la même idéologie qu'Anders Breivik, le terroriste fasciste norvégien qui a massacré près de 80 personnes sociale-démocrates l'été dernier.

Il prend le racisme anti-blanc – qui existe bien entendu, sauf pour des gens qui ont une vision anti-dialectique et simplement unilatérale – et en fait une idéologie de « conquête » alors qu'en réalité ce n'est qu'une superstructure parmi tant d'autres.

Une superstructure, et non une infrastructure comme l'est le mode de production capitaliste.

L'accumulation de prolétaires immigrés dans des ghettos, dans des conditions dégradantes et provoquant des tensions au sein du prolétariat, est une démarche propre au capitalisme qui a soif de profits et ne planifie par conséquent strictement rien.

Le racisme anti-blanc, anti-noir, anti-arabe, antisémite, etc. n'est pas une infrastructure, quelque chose qui existerait indépendamment de la réalité, mais une expression décadente des contradictions à l'intérieur de l'infrastructure.

En clair, c'est la bourgeoisie qui a monté les communauté populaires les unes contre les autres, selon le principe de « diviser pour régner. »

Démagogues populistes, religieux musulmans, juifs ou chrétiens, petits commerçants, intellectuels carriéristes... Nombreux sont les éléments petit-bourgeois qui veulent en profiter. Et qui en profitent.

L'auteur de l'article « C'est l'histoire d'un mec » est un de ceux-là. 

mercredi 9 mai 2012 C'est l'histoire d'un mec...

Un électeur FN, normalement, c'est une personne âgée assez aisée, qui aimerait interdire le rock, la techno et toutes les musiques de "jeunes", qui vit dans un village paumé à la campagne et qui n'a jamais vu un Arabe de sa vie, une personne xénophobe pleine de préjugés qui regarde trop TF1. Ou bien c'est un pauvre gars inculte faisant partie de la frange la moins éduquée de la population, qui ne comprend pas le monde dans lequel il vit.

J'ai la vingtaine et quelques années, je vis avec à peine 500 euros par mois, j'écoute du métal et de l'électro en passant par du rap, j'ai passé tout mon secondaire dans une ZEP et j'ai habité dans une banlieue encore après mon bac, j'ai été élevé dans une gauche Canal plus et chez nous le bouton 1 de la télécommande est resté à l'état neuf. J'ai toujours eu d'excellentes notes au cours de ma scolarité, avec notamment un 20 sur 20 en histoire/géo pour mon bac blanc, et je suis des études supérieures en étant à quelques semaines d'un master avec mention Bien.

Moi, raciste ? Il y a une quinzaine d'années encore lorsque j'allais à un repas avec mes parents, et que j'entendais des convives dire qu'ils n'aimaient pas les Arabes et qu'ils votaient Le Pen, je sortais discrètement de la pièce pour aller dehors cracher sur leur bagnole. Moi, raciste ? Mes potes au collège s'appelaient Abdelkader et Saïd et je vomissais avec eux les "fachos". Moi, raciste ? Au lycée j'ai signalé à la direction, qui m'emmerdait pour des broutilles, que des élèves néonazis se pointaient avec "Mein Kampf" au bahut.

Moi, je ne suis pas dans le "champ républicain" ? Je vous emmerde, la gauche. Je vous ai appartenu corps et âme assez longtemps pour avoir le droit de le dire, haut et fort. Je n'ai aucune leçon à recevoir de vous. Entre les deux tours de 2002 j'avais 15 ans et j'ai défilé contre Jean-Marie Le Pen. Qu'est-ce qui selon vous m'a rapproché de lui un peu plus tard ? Les paroles de "division" de Nicolas Sarkozy ? Il n'existait pas à l'époque. C'est la réalité qui m'a fait voter FN quand tout dans mon éducation, mes valeurs, mes préjugés me destinait au contraire. Ce qui crée la "division" dans ce pays ce ne sont pas les paroles des politiques, ces dernières ne sont que le reflet des aspirations qui viennent de la base, ce qui crée la "division" c'est la présence de plusieurs peuples distincts sur un même territoire, à force d'immigration massive sur des dizaines d'années, démarche irresponsable dans le meilleur des cas, diabolique dans le pire des cas. Sarkozy n'a fait que récupérer la colère qui couvait, il ne l'a en rien créée. 

Le mot "racailles" Nicolas Sarkozy ne l'a pas inventé, il l'a repris de la bouche de cette dame qui lui parlait à la fenêtre, parce qu'elle vit là-bas, elle. Ça vient d'en bas, c'est clair, la gauche ? C'est un "jeune" qui vous parle, vous aimez tellement ce mot, un jeune qui constate que la "division" c'est vous qui l'avez provoquée, encouragée, en important ici des populations qui nous étaient hostiles, par souvenir de la guerre d'Algérie, en les rendant encore plus hostiles avec le mouvement "antiraciste", avec votre "marche des beurs", en les appelant à revendiquer leurs origines tout en nous contraignant à avoir honte des nôtres, en apprenant à tous que tout ce qui était "de souche" était nazi, colon, ignoble à tout point de vue, en nous effaçant littéralement de votre "diversité", vous avez créé ce racisme dont vous ne parlez jamais, pourtant largement majoritaire dans les faits : le racisme de ceux qui nous appellent "les faces de craies".

Moi, raciste ? Je vous emmerde, tellement profondément, vous ne pouvez même pas l'imaginer. Votre "multiculturalisme" je l'ai pris en pleine gueule. Vous m'avez fait croire qu'ils étaient français, ceux-là même qui m'insultaient de "sale Français" quand c'était pas "sale Blanc". Plus jeune je recevais des stylos blancos au visage, et les insultes qui allaient avec. Je ne comprenais même pas ce que ça voulait dire. Je continuais à me prendre la tête avec des potes qui connaissaient le terrain encore mieux que moi et qui me disaient "Ils nous emmerdent les Arabes", je leur répondais "Attendez on les a colonisés quand-même ! C'est normal !". Je me souviens de cette petite blonde aux yeux bleus, en 4ème, qui vivait dans la cité entourant notre collège. Je l'aimais bien et elle aussi, mais un jour elle m'avait avoué, les larmes aux yeux, qu'elle ne pourrait pas sortir avec moi, que ça serait trop mal vu ici d'être avec un Blanc. Trop risqué pour elle.

Plus tard j'ai vécu dans un de ces quartiers, dans une autre ville. Je n'avais pas encore de voiture ni de permis, trop cher pour moi, alors je devais rentrer chez moi en bus le soir, sur cette ligne hautement fréquentée par les racailles. Une nuit je rentrais avec ma petite amie et un pote, nous nous sommes faits encercler dans ce bus, ils étaient une bonne quinzaine, ils ont commencé à toucher les cheveux de ma copine en rigolant, elle bouillonnait autant que moi, mais que faire, ils étaient trop nombreux, comme toujours. Elle s'est retournée et a bougé leurs mains violemment, "hey mais tiens ta femme toi" m'a dit un des gars, le ton est monté d'un cran et ils se rapprochaient, le chauffeur voyait mais n'a rien fait, on a réussi à descendre à l'arrêt suivant, sous les insultes, forcément. Quand les portes se refermaient j'ai dit "Vous étonnez pas après qu'on vote Sarkozy !", avant que mon pote n'ajoute "Ou pire.", et je me souviens lui avoir dit "Oh arrête, faut pas exagérer non plus...". "Faut pas exagérer", putain, même après ça je ne voulais pas "exagérer".

Ma copine ne disait rien mais pleurait de colère. Quelques mois après, cette fois je n'étais pas avec elle, elle s'était fait arracher son Ipod à un arrêt de bus. Et deux ou trois jours plus tard, alors qu'on était en ville, on a croisé le voleur avec des potes à lui, une dizaine, ils sont passés devant nous et ma copine m'a dit "C'est lui" en le fixant d'un regard noir malgré ses yeux bleus. Et lui a dit à ses potes "Wesh les cousins c'est elle !" en pointant du doigt ma copine, et en riant. Ils sont passés devant nous en prenant soin de bien ralentir pour nous montrer comme ils étaient fiers de leur impunité, de notre impuissance. Encore une fois, que faire, à un contre dix, et avec sa copine. Elle était déjà allée voir les flics avant, qui avaient "noté" sa plainte, bien sûr. Elle a encore pleuré des larmes de rage, en disant entre deux sanglots "Mais bon Dieu c'est pas possible que ça existe ça, pourquoi ça existe", alors que je la prenais dans mes bras.

Je vous emmerde, la gauche. Grâce à vous j'ai dû passer ma jeunesse à accepter les agressions au faciès, à admettre les humiliations quotidiennes, à subir des situations qui font penser à certains récits de braves gens pendant l'occupation. Devoir gérer les rues que l'on va emprunter pour éviter leurs bandes, établir des diversions, être sur le qui-vive à chaque instant, se priver de sortir parfois, élaborer des parcours dans l'espoir de rentrer vivants, baisser les yeux et fermer la bouche, est-ce que ça parle à l'un d'entre vous ? Et encore, je ne parle ici que des agressions, des risques physiques, pas de tout le reste, du moins évident, de cette époque où il n'y a plus de place pour moi, pour nous. 

Moi, raciste ? Je vous emmerde de tout mon être. Je n'ai jamais eu de peurs irrationnelles, j'ai tout pesé et jugé sur le terrain. Je n'ai pas de préjugés, je n'ai que des post-jugés. Tout votre vocabulaire est à foutre aux ordures, toute votre artillerie lourde et votre chantage permanent n'ont plus aucun effet sur moi, comme sur des millions d'autres, c'est de la pluie sur un imperméable. Tout ce qui me définit aujourd'hui c'est la réalité qui me l'a appris. Je ne suis pas le fils d'Hitler mais celui des jeunesses antiracistes. Je suis le fils de votre matrice. Je suis le fruit de l'éducation nationale et de la FCPE, des cours d'éducation civique qui finissaient tard le soir, quand il faisait déjà nuit et qu'on n'était plus que 4 dans la classe car c'était ramadan. Je suis Libé et le Canard Enchaîné. Je suis de Caunes et Garcia, Nulle Part Ailleurs, Siné et le professeur Choron, Polac et Ardisson, CNN International et Jules-Édouard Moustic. Je suis une rédaction du brevet des collèges dans laquelle j'incendiais l'Etat autoritaire français qui selon moi avait tué Coluche. Je suis l'enfant de Desproges et Nina Hagen, de Robespierre et Ras l'Front. Je suis le rejeton de la culture. Je suis les Sex Pistols et The Clash, je suis Alliance Ethnik et NTM, j'ai appris à marcher dans le salon près de statuettes africaines, mon univers est coloré, je suis le mélange, fruit d'un Breton et d'une Italienne, je suis le hip hop celtique à la con de Manau. Je suis tout sauf la Tradition moisie, je suis le résultat des nouvelles technologies et de Katsumi, je suis aussi l'art et je joue de la guitare depuis mes cinq printemps, je suis le zapping, Karl Zero et les Guignols de l'Info, Jack Lang et Mitterrand. 

Vous m'avez fait, puis abandonné, je suis votre propre créature qui vous a échappé. Je suis l'archétype du garçon vif et intelligent, hostile d'instinct aux réactionnaires, je suis à mille lieues des conservateurs de tout bord et c'est précisément pour ça que je suis à mille lieues de vous, de vos slogans éculés et de vos poncifs périmés. Et je ne suis pas seul, il y a une autre jeunesse en France que vous ne voulez pas voir, qui ne vous intéresse pas, une jeunesse que vous n'excusez jamais, que vous n'écoutez jamais, que vous méprisez toujours, une jeunesse pleine d'énergie et de talent, d'envie et d'amour, une jeunesse qui ne brûle rien sinon de désir de changement, de vrai changement, elle est là dans la rue et dans les concerts, elle n'est pas honteuse elle veut simplement vivre, et vous ne la ferez plus taire avec vos mensonges et votre haine. Je suis le seul palestinien colonisé dont vous vous foutez. Je suis le seul type de Français qui n'a pas droit à votre "tolérance". Je suis celui qui fait s'effondrer toute votre propagande, vos réflexes usagés, comme le World Trade Center ou l'immeuble à la fin de Fight Club. C'est votre monde qui m'a fait, qui m'a conçu, je suis immunisé contre la culpabilité, vos anathèmes ne marchent plus. Je ne suis que la dernière conséquence de votre racisme contre tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à un Européen. Je suis une erreur dans votre système, je suis votre électeur FN.

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