8 oct 2011

Un sondage récent indique que 91% des français seraient pour donner la priorité aux produits « Made in France » et montre les contradictions qui secouent l'infrastructure capitaliste du pays

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les sondages sont certainement un mode d'enquête peu scientifique propre à la vision du monde  bourgeoise. Cependant, ils sont révélateurs de tendances et leurs résultats peuvent être intéressants.

C'est ici le cas d'un sondage publié récemment par l'institut Opinion way qui annonce que, quelques soient les classes sociales et les générations, la grande majorité des personnes vivant en France donnent la priorité aux produits « Made in France » lorsqu'elles ont le choix dans leur achats. Ce résultat est révélateur de contradictions, de tensions qui agitent l'infrastructure capitaliste de la société française.

D'abord, il faut bien noter que ce n'est pas pour rien que ce sondage (intitulé « Les Français, le Made in France et le fait main ») a été commandé par le site internet « alittlemarket.fr ».

Ce site commercial a pour particularité de ne proposer que des produits « faits mains » et dans un style souvent baroque et totalement décadent. Ce site véhicule une culture réactionnaire et c'est donc en toute logique qu'il s'intéresse à la mise en avant du « made in France ».

Le fait d'accorder de l'importance à l'origine française de la fabrication d'un produit a une dimension éminemment réactionnaire qui relève de l'anti-capitalisme de type romantique. « Romantique » car cette critique ne s'appuie pas sur une compréhension scientifique du mode de production capitaliste, mais plutôt sur une vision idéalisée et fantasmée de ce que pourrait être le monde sans le capitalisme.

Et dans cette vision romantique de la société, l'aspect national acquière systématiquement une dimension importante. La Nation est ainsi ressentie comme s'opposant en elle même au capitalisme, comme étant LA solution. Cette vision du monde réactionnaire est importée « par en haut » dans les masses, autant par les fascistes comme Marine Le Pen ou les nationalistes autonomes que par les chauvins « de gauche » tels Jean-Luc Mélenchon ou Arnaud Montebourg.

Mais l'importance accordé à l'origine française de la production relève aussi d'un aspect populaire positif. Car dans l'esprit des masses, et cela est particulièrement vrai chez les prolétaires, le fait qu'un produit soit « made in France » signifie que sa production permet le développement de l'économie locale. Et cet aspect est très important, car qui dit développement économique signifie également développement sur tout les plans. Ou plutôt, plus précisément, le développement économique est souhaité par les prolétaires car il apparaît comme l'anti-thèse de ce qu'ils redoutent le plus, c'est à dire le déclin et le dépérissement d'une région, les délocalisations et le chômage de masse, en un mot, la misère.

Même si en tant qu'individus, les prolétaires ont un rapport aliéné et soumis vis à vis de la production et de la croissance économique, en tant que classe, ils ont un rapport constructif et positif à la production des marchandises. En tant que classe, le prolétariat aspire à planifier la production. Et cette vision est déjà en germe chez les individus-prolétaires.

Le problème, c'est qu'aujourd'hui le prolétariat peine encore à se saisir de lui-même, à se comprendre en tant que classe. Cela entraîne une difficulté pour les individus-prolétaires à comprendre la réalité, à interpréter le monde.

Ainsi, lorsque la production est exportée à l'autre bout du monde, les prolétaires se sentent désaisis de ce qui apparaît pour eux à juste titre – même de manière inconsciente - comme l'élément de leur libération.

C'est la raison pour laquelle le « Made in France » peut être ressenti comme quelque chose de positif par les prolétaires. Mais c'est également pour cela que le populisme nationaliste à une résonance certaine dans les masses populaires. Et le fait que ce nationalisme soit importé de toute pièce par leur ennemi mortel, la bourgeoise impérialiste, n'enlève rien au problème.

Quand on regarde bien ce qui se passe en France, on se rend compte que c'est toute l'infrastructure capitaliste qui est en train de craquer. Chaque donnée, chaque fait, chaque moment de la vie du pays montre que les contradictions sont tellement fortes qu'elle ne peuvent que se résoudre, rapidement et violemment.

Mais il n'y a que deux solutions possible à cette crise.

Soit la classe ouvrière se saisit de sa mission historique et entraîne avec elle les masses populaires de France dans une mouvement révolutionnaire de grande ampleur ; soit la bourgeoisie impérialiste française réussi à imposer son poison nationaliste et diviser les masses par le racisme et le corporatisme.

Dans le premier cas, la dictature du prolétariat permettra à la civilisation d'avancer et de se positionner dans une perspective universelle. Le « made in France » n'aura alors plus d'autre raison d’être que de permettre d'en finir avec la division internationale du travail et les dégâts immenses que cela cause à la planète.

Mais dans le second cas, le capital financier aura la rênes totales du pouvoir en France pour restructurer l'infrastructure impérialiste. Le « made in France » sera alors le reflet de
l'agressivité massive des groupes monopolistes français dans l'économie mondiale et cela plongera la planète dans une guerre sans merci au détriment des Peuples et de la Terre elle même !

L'alternative est simple, c'est Athènes ou Sparte, c'est socialisme ou barbarie !

 

Publié sur notre ancien média: 
Les grandes questions: 
Rubriques: