5 déc 2011

Le parlement rejette un rapport sur le financement des syndicats par l'Etat

Submitted by Anonyme (non vérifié)

 Si le syndicalisme est une expression de la lutte de classe, il n'en est pas moins également un frein. Le but du syndicalisme est de cantonner la lutte de classe à des questions d'ordre purement économiques et d'éviter absolument la politique. Le syndicalisme refuse la dictature du Prolétariat. 

Cela arrange la Bourgeoisie qui ne veut surtout pas que le Prolétariat acquière une expression politique autonome.
 
Alors, depuis le début des années 60, le syndicalisme en France s'est plus que jamais développé comme un compromis de classe entre certains représentants ouvriers et la Bourgeoisie. En d'autres termes, la Bourgeoisie française a acheté, corrompu une partie des représentants ouvriers. 
 
Cela a été particulièrement vrai dans les grands groupes monopolistes qui ont appartenu ou qui appartiennent encore à l’État : EDF, SNCF, Renault, etc. 

Les syndicalistes bénéficient de nombreuses heures de délégation, certains sont même devenus permanents, ils ont obtenu la gestion des Comités d'Entreprises, un rôle dans la gestion des embauches et parfois dans ces grands groupes, carrément un pouvoir vis-à-vis de la production elle même. 
 
Cela est possible grâce aux surprofits que dégagent la bourgeoisie impérialiste par le pillage des Peuples et Nations opprimées du monde. Elle peut donc se permettre de lâcher une part de la plus-value pour corrompre des représentants ouvriers en France.
 
Le but pour les représentants du Capital est évident : acheter la paix sociale. 
 
ais si ce compromis convient à la grande-bourgeoisie, et notamment la bourgeoisie à la tête des monopoles impérialistes, il y a toujours certaines couches de la bourgeoisie, principalement dans la petite-bourgeoisie pétrie d'illusions idéalistes sur la démocratie, pour s'offusquer de cela. Ce genre « d'offuscation » étant bien évidemment alimenté par un à-priori anti-communiste et anti-ouvrier très fort. 
 
C'est précisément le sens d'une commission d'enquête parlementaire sur le financement des organisations patronales et syndicales crée en juillet 2011. Cette commission avait été lancée par le député du Nouveau Centre Nicolas Perruchot, également maire de Blois (il avait battu Jack Lang en 2001) et ancien consultant en entreprise pour France Télécom. Nicolas Perruchot se justifiait de cette initiative en invoquant « le sentiment qu'on a affaire à des gens de moins en moins représentatifs et auxquels on donne de plus en plus de moyens ». 
 
Malgré l'opposition qu'avait suscité le lancement de cette commission au parlement, les enquêtes ont toutefois eu lieu ainsi que de nombreuses auditions de dirigeants syndicaux et d'organisations patronales. 
 
Seulement voilà, les données sont peut-être trop gênantes, et la bourgeoisie française n'entend certainement pas laisser passer un tel rapport qui entacherait encore plus la légitimité des organisations syndicales vis-à-vis des masses populaires. 
 
La Bourgeoisie impérialiste française a besoin des organisations syndicales pour encadrer le Prolétariat, alors les députés ont massivement rejeté le rapport final présenté mercredi 30 novembre 2011 par Nicolas Perruchot. 
 
Selon l'AFP, « les députés PS ont voté contre le rapport, qu'ils auraient voulu "plus équilibré". » La dépêche AFP ajoute :  « Les élus UMP présents se sont abstenus: les propositions, dont certaines "pouvaient poser problème", "ne pouvant pas être mises en application avant la fin de la législature", a expliqué le président de la commission, Richard Mallié (UMP). Mais, pour M. Perruchot, l'explication est ailleurs. Cet échec "montre qu'il ne faut jamais parler dans ce pays du travail des syndicats", selon lui. "Nous n'avions pourtant pas fait de découverte embarrassante", a-t-il assuré. »
 
Le Figaro magazine affirme avoir pu consulter le rapport de la commission et indique dans un article publié samedi que les organisations syndicales bénéficierait de 4 milliards d'Euro par an de la part de l'État. Selon le Figaro, les cotisations des adhérents représenteraient à peine 5% de leurs budgets.
 
Évidemment, ce n'es pas le même genre de chiffres qu'annoncent les organisations syndicales elles-même.
 
Par exemple, Bernard Thibault annonçait récemment pour la CGT que « pour un euro de cotisation versé, nous touchons 12 centimes de subvention, ce qui est loin de l'image d'un financement étatique », soit plus des trois quart de ses recettes venant des cotisations. Le Figaro parlait alors pour la CGT de 6,2 millions de subventions publiques et 13 millions au titre de sa participation pour sa gestion des organismes de Sécurité sociale. La CGT annonce 79 millions d'euros provenant des cotisations. 
 
La « subtilité », si l'on peut dire, vient du fait que la commission d'enquête prend en compte les heures de délégations syndicales et de détachement dans son calcul. Selon elle, le gros des moyens des syndicats provient de moyens « humains » ainsi que de financements « détournés », non pris en compte par les syndicats, comme les fonds alloués aux Comités d'Entreprises entre autre. 
 

Mais dans le fond, peu importe finalement les chiffres précis, la situation étant de toute façon en elle-même inchiffrable. Ce qui est important, c'est la signification que cela à pour la lutte des classes. 
 
Aujourd'hui avec la crise générale du système capitaliste, le statu quo, le compromis entre une partie des représentants ouvriers et l'impérialisme français est en train de sauter. D'un coté, la bourgeoisie impérialiste veut continuer à profiter de l'encadrement du prolétariat par les syndicats, mais de l'autre, elle ne veut plus payer pour ça. 
 
Alors, depuis une loi de 2008, les syndicats doivent maintenant présenter leurs comptes publiquement. Et les acquis obtenus en échange de la « paix sociale » disparaissent petit à petit : retraites à 60 ans, relative tranquillité au travail, salaires corrects, pouvoirs de cogestion, etc. 
 
Mais en même temps donc, le « système » ne doit pas encore sauter et ce rapport n'a donc pas été adopté. C'est que la Bourgeoisie ne voit pas d'un si bon œil l’effritement des syndicats. 
 
De 4 millions d'adhérents en 1948, la CGT est progressivement passée à 2,3 millions en 1968 pour n'en annoncer aujourd'hui que 670 000.
 
Aujourd'hui, il n'y a pas de temps à perdre dans les structures syndicalistes qui s’effondrent et qui perdent leur base de classe jours après jours. Et il n'y a encore moins de temps à perdre dans les structures soi-disant alternatives, mais surtout anti-politique et anti-communiste que peuvent être les FO, CFDT ou SUD dans certaines usines.
 
Le rôle des communistes n'est certainement pas d'accompagner l'agonie du syndicalisme.
 
La priorité, c'est la lutte politique. Les communistes doivent convaincre la classe ouvrière du fait que la seule issue face à la crise générale du capitalisme sera la dictature du Prolétariat, par la Guerre Populaire, dirigée par le Parti Communiste fondé sur le marxisme-léninisme-maoïsme.
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