22 Jan 2013

Accord sur l'emploi, la sociale-démocratie mène l'offensive de la bourgeoisie

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La "concertation" à propos de l'emploi organisé par le gouvernement a aboutit sur un "accord national interprofessionnel" signé par plusieurs organisations patronales ainsi que par trois syndicats considérés comme représentatifs. 

Cet accord prévoit un certain nombre de mesures permettant de faciliter les possibilité pour les entreprises de se débarrasser de leurs salariés en France. Le gouvernement, surtout par la voix de son ministre du travail Michel Sapin, s'est largement félicité de cet accord et entreprend de l’entériner avec une "transcription fidèle" dans une loi devant être adopté par le parlement.

Cet accord est tellement caricatural dans son contenu (tellement il n'y est question que de destruction du droit du travail) ainsi que part sa forme (les plus gros syndicats dit représentatifs, la CGT et FO, ne l'on pas signé) que la plus part des tendances de la sociale-démocratie, et même la "gauche" au sein du Parti Socialistes, sont obligés de s'offusquer. Mais, au delà du simple constat critique, toute la sociale-démocratie continue d'entretenir l'illusion du dialogue sociale et de la concertation, en tentant d'influencer sur le débat parlementaire et en affirmant que rien n'est encore réglé, etc. La position de la CGT à cet égard est totalement représentative. Le syndicat doit bien sur rejeter en bloc tout le contenue de l'accord, mais dans le même temps son secrétaire général Bernard Thibaud explique fièrement en sortant d'un entretien avec le premier ministre que "Quelque chose me dit que, d’une manière ou d’une autre, ce ne sera pas intégralement le texte de l’accord qui figurera dans la loi" et il est expliqué que la CGT aura "voix au chapitre dans les discussions qui vont avoir lieu avec le gouvernement pour préparer le texte." 

Tout cela permet à la sociale-démocratie d'orchestrer une grande manœuvre pour réformer et moderniser la dictature du capital en tentant de tromper les masses populaires. Le Parti Socialiste se posant alors comme étant le meilleur gestionnaire du capitalisme, garant de la paix social et de l'unité nationale. Toutes celles et ceux qui avaient mis en avant Sarkozy comme la figure du mal, l'incarnation du capitalisme ultra, etc. se retrouvent aujourd'hui, directement ou non, à être les soutiens de François Hollande qui est train de mettre en place ce que Nicolas Sarkozy n'avait été capable de faire concernant les besoins de la bourgeoisie sur la flexibilité du travail. 

Grâce à la sociale-démocratie, la bourgeoisie mène une offensive de grande ampleur et se permet d'intensifier la pression pour élargir ses pouvoirs. Même une institution de conciliation comme les Prud’hommes, qui sert à donner raison aux salariés dans les cas les plus extrême, est considéré comme étant de trop et l'accord prévoit d'en limité les pouvoirs. De la même manière, les inspecteurs du travail, le pendant administratif de institution juridique des prud’hommes, chargé tout simplement de faire appliqué la loi, voient leur rôle et leurs prérogatives limités, attaqués. La bourgeoisie entend pouvoir faire ce qu'elle veut. Et ce qu'elle réclame précisément dans le cas de ces accords, c'est d'avoir les mains libres en matière de licenciement et de contrat de travail afin de disposer encore plus et mieux des prolétaires. De manière sociale-darwiniste, c'est une logique d'élimination des plus faibles qui prévaut dans cet accord qui prévoit que les entreprises pourraient choisir les personnes qu'elle garde en cas de licenciement économique, alors que c'est le critère de l'ancienneté qui est appliqué actuellement en France.  

Pour justifier ces accords, le Parti Socialiste prétend qu'en donnant plus de "flexibilité" aux entreprises, celles-ci, une fois "la reprise économique" (devant arriver "bientôt"), embaucheront plus facilement et contribuerons à résorber le chômage. Cela suit la même logique que la loi sur les 35 heures de Martine Aubry, qui avait modernisé et assouplis le contrat de travail, notamment par l'annualisation du temps de travail.  

La différence c'est que Martine Aubry avait pus accompagner la mise en place de sa loi d'une dose de démagogie sociale et pseudo-progressiste sur la diminution du temps de travail. Aujourd'hui, vue l’ampleur de la crise du mode de production capitaliste et la décomposition du mouvement ouvrier, le parti socialiste ne fait même plus "sans blanc" et accepte quasiment mot pour mot ce que met sur la table la bourgeoisie libérale, celle des entrepreneurs, des "chefs d'entreprise".

La logique du Parti Socialiste pour justifier ses attaques anti-prolétaire est le reflet de la pensé bourgeoise : totalement anti-sicentifique et à l'opposé du matérialisme, la pensé bourgeoise considère le travail comme une charge, un coût qu'il faudrait limité et mieux gérer pour favoriser la création de richesse. 

Mais c'est l'inverse qui est vrai, c'est la bourgeoisie qui empêche la classe ouvrière d'organiser la production de manière rationnelle et harmonieuse avec la biosphère. 

En saississant le matérialisme dialectique, Karl Marx a déjà prouvé depuis longtemps que la bourgeoisie est une classe parasite qui s'approprie les richesse et détruit le monde en tenant d’asservir la nature, alors que c'est au contraire la classe ouvrière qui est la créatrice de toutes les richesses humaines et qui représente le progrès universelle. 

Avec le Parti Socialiste, la bourgeoise veut masquer la réalité de l'exploitation et ment sur son incapacité à servir le progrès. En mettant en avant la flexibilité du travail, la bourgeoisie veut maintenir son taux de profit dans le cadre de la crise générale du mode de production capitaliste, qui n'a aucune raison de s’atténuer malgré la prétentions mensongères de Michel Sapin (entre autre) à ce sujet. 

Ce dernier expliquait dans l'Usine Nouvelle, magasine historique de la bourgeoisie industrielle, que "cet accord fera date" et qu'il a "toutes les chances d'entrer dans l'histoire du droit social". Ce que retiendra l'histoire en tout cas, c'est que comme le montre cette provocation la sociale-démocratie, avec sa démagogie pseudo-sociale pour masquer sa politique bourgeoise, est à l'avant garde du mouvement et de l'offensive du capital.

Dans le cadre de cet accord, c'est la bourgeoisie libérale des "chefs d'entreprises" qui est envoyé au front, afin de représenter et d'assumer la figure du méchant capitaliste contre les travailleurs. Mais cela ne signifie pas que c'est elle qui sortira totalement gagnante et qui bénéficiera le plus du mouvement de fond dans lequel s'inscrit l'accord national interprofessionnel. 

En arrière plan de tout cela, il y a les monopoles constitutifs de l'impérialisme français qui doivent prendre de l'ampleur.  L'actualité ce n'est pas le capitalisme ultra "libéral", c'est le capitalisme des monopoles qui prennent de plus en plus d'importance et de dimension, l’appareil d'État étant un outil toujours plus directement au service de leur domination. 

A plusieurs égards l'accord national interprofessionnel est d'ailleurs directement favorables aux groupes monopolistes : 

- la sur-taxation (prévue dans certain cas) des CDD, contrat à duré déterminé permet de favoriser et renforcer les agence d’intérim, dont le recours deviendrait alors moins cher que le CDD sur-taxé. Les gros monopoles ont largement recours à l’intérim, particulièrement dans l'industrie, alors que les petits capitalistes n'ont pas le même capacité de négociation et d'échange avec les entreprise de travail temporaire. 

-  les compagnies d'assurances sont les premières bénéficiaires de l'extension du systeme de complémentaire santé que prévoit l'accord. 

- se sont les plus grands groupes monopolistes qui sont directement bénéficiaire de l'organisation de la mobilité obligatoire des salariés prévus par l'accord  

Enfin, de manière générale ce sont les monopoles qui se renforceront le plus grâce au recul des modalités de protection juridique en matière de licenciement collectif.  Ce sont eux qui sont le plus concerné par le licenciement collectif, essentiellement pour se renforcer et se réorganiser dans le cadre de la crise générale du mode de production capitaliste.

Avec cet accord sur la flexibilité de l'emploi, la sociale-démocratie est à la pointe du mouvement de développement et d'offensive de la bourgeoise impérialiste française. Michel Sapin le ministre du Travail chargé du dossier est l'homme de la situation, lui qui a coordonné les rencontres  de François Hollande avec les dirigeants des monopoles français pendant la campagne . Lui qui expliquait dans les Echos du 18 avril 2012 que François Hollande a systématiquement noué des liens avec des « grands patrons français », des liens « naturels, respectueux, sans fascination ni répulsion, comme l'est sa relation à l'argent ».

La sociale-démocratie est le frère jumeaux du fascisme car elle sert à tromper les masses et renforcer l'impérialisme français. Elle est le frère jumeaux de fascisme prêt à servir la bourgeoisie impérialiste à son tour, profitant de l'incapacité de la social-démocratie à servir le Peuple pour renforcer sa démagogie pseudo sociale, comme le fait Marine Le Pen en critiquant l'accord.

 
 
 
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