7 juin 2012

Que représente l'usine de Freirina ?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'usine de Freirina au Chili est un exemple expressif du capitalisme (voir Freirina au Chili : massacre agro-industriel en masse de 500 000 cochons). Nous trouvons tous les éléments qui de nos jours composent ce mode de production. Nous trouvons les deux contradictions qui sont les racines du développement capitaliste : la contradiction entre travail manuel et travail intellectuel, et entre la ville et la campagne.

1. L'aspect principal est bien sûr l'exploitation. Les usines où les animaux sont abattus sont des lieux où la rationalisation capitaliste est à son apogée. Vitesse technique et utilisation totale des compétences des travailleurs sont la base de ces usines. Il est facile de voir le degré d'exploitation qui existe dans de tels endroits. La classe ouvrière est une source très importante de profit dans ces usines modernes.

Mais ce n'est pas tout. L'utilisation massive d'animaux depuis les années 1950 est une expression de la tentative du mode de production capitaliste de trouver d'autres sources d'exploitation.

Ceci a été analysé dans le document Crise du capitalisme et intensification de la productivité : le rôle des animaux dans la chute tendancielle du taux de profit.

2. Le deuxième aspect est la modification de l'équilibre de la biosphère. La bourgeoisie est née avec les villes et les communistes savent avec Engels que les villes vont mourir avec la bourgeoisie.

Cette contradiction entre la ville et la campagne est exprimée aujourd'hui par un écocide massif. Le capitalisme voit la Terre vivante comme un « rocher » à exploiter.

L'usine de Freirina (les photos que l'on voit ici viennent de là-bas) représente tout cela. Les masses se révoltant contre la pollution... Des milliers et des milliers d'êtres vivants – 500 000 – « produits » pour souffrir et mourir, uniquement afin que le capitalisme fasse davantage de profits... Ceci est un exemple terrible.

Et la fermeture d'un jour à l'autre, avec 500 000 animaux laissés seuls, dans la souffrance et condamnés à être abattus dans « l'urgence », montre la sanglante dimension de ce processus.

Ici, nous devons voir aussi la critique que nous avons à faire à des amis et camarades à travers le monde. Au Chili par exemple, depuis quelques années il y a un mouvement insurrectionnaliste anarchiste vraiment important, qui pratique la propagande armée à travers des engins incendiaires.

Mais ces anarchistes ne sont pas des anarchistes « traditionnels », ils sont vegans et des écologistes radicaux, plus précisément « primitivistes ». Même si ces gens sont des petits bourgeois, leurs positions devraient être étudiées : d'où viennent-ils ? Pourquoi certains petits bourgeois vont-ils en direction de l'illégalité ?

La raison – non vue par des amis et camarades –, c'est que ce sont des romantiques. Ils sont comme les narodniki en Russie, ils sont l'expression de la destruction massive de l'équilibre qui existait dans les campagnes.

En ce sens, ils portent une rage qui vient de la dignité du réel. Et une critique doit être fondée sur le matérialisme dialectique. Les romantiques sont en effet des individualistes, mais prétendent se battre pour la planète entière : c'est une contradiction.

Nous, communistes, disons que nous, les humains nous ne « pensons » pas, nos conceptions sont un simple reflet du mouvement éternel de la matière, allant au communisme. En ce sens, la priorité totale est l'ensemble, il n'y pas de véritables « individus » différents, nous avons tous la même base, les mêmes composants, nous pensons tous de la même manière logique, dans une reflet du mouvement de la matière éternelle.

L'usine de Freirina au Chili est ici une insulte profonde au mouvement de la matière, basée sur la symbiose, sur la fusion. L'humanité ne peut pas avoir une telle relation folle à la matière vivante sur la planète Terre.

Comme noté dans l'article sur le rôle des animaux dans la chute tendancielle du taux de profit :

« Les capitalistes ont réussi à avoir un accroissement du taux de la plus-value, en faisant en sorte que la valeur du travail des ouvriers grandisse.

Pour cela, ils ont profité de l'automation, de la robotisation, de l'informatique et de l’augmentation des cadences.

C'est ce que les capitalistes appellent la « rationalisation » de la production (ou la « démarche qualité » en langage de gestionnaire) ; tout un ensemble de tâches ont été réorganisé de telle manière à ce que chaque ouvrier soit plus efficace.

(...)

Les capitalistes ont cherché et ont tenté de combiner l'aspect extensif avec le degré d'intensité, c'est-à-dire qu'ils ont tenté de trouver une matière première qui, grâce aux techniques de la rationalisation de la production (fordisme, toyotisme, etc.) se multiplient comme par magie.

Les capitalistes ont alors trouvé la poule aux oeufs d'or. Et quelle est-elle ? Eh bien une poule justement. Les capitalistes ont compris que les animaux étaient vivants et qu'il serait donc possible d'utiliser cette source de production « gratuite » pour un rendement maximum.

Les capitalistes ont découvert que si un kilo de blé et un autre kilo de blé n'amenait pas à ce qu'apparaisse un troisième kilo de blé, tel n'était pas les cas pour les animaux.

Ils ont alors généralisé l'utilisation des animaux dans l'industrie : c'est l'apparition d'un côté des gigantesques abattoirs industriels, où l'intensité du travail est énorme, et est combiné avec une productivité en hausse permanente.

Et de l’autre côté l’extension de l’utilisation des animaux au delà de l’alimentation pour toute l’industrie (les farines animales, les graisses pour les machines, les pellicules photos, etc…). »

Le résultat de ceci est l'enfer. Un enfer sur le plan culturel, sur le plan moral, sur le plan économique, sur le plan écologique, sur la santé.

Ceci est le véritable mur sur lequel le mode de production capitaliste sera brisé. Le communisme apparaît comme la défense de la biosphère et la généralisation de la symbiose. Le socialisme n'utilisera pas les centrales nucléaires (qui casse les atomes), mais l'énergie nucléaire à partir du soleil (qui fusionne les atomes).

L'usine Freirina est en effet plus qu'un symbole. C'est la preuve de la marche destructrice du capitalisme dans toutes les régions du monde. Il y a un lien direct entre entre la destruction de l'Amazonie et la quête de l'hélium 3 sur la lune pour la prochaine génération de centrales nucléaires, entre la tentative (qui ne peut pas réussir) de coloniser Mars et la criminelle production d'huile de palme en Indonésie (à ce dernier sujet, on peut voir le film « Green » ici).

Tout cela est le « développement » impérialiste, un « développement » qui est aussi l'ennemi direct de la Guerre Populaire en Inde, dans les zones tribales. Ce qui compte ici c'est la question de la vie quotidienne, des valeurs que les masses veulent avoir.

Dans le document conjoint du CPMLM de France et les camarades du Bangladesh (qui ont formé le PCMLM du Bangladesh), Faisons face au changement climatique ! , après avoir expliqué les problèmes écologiques dans les deux pays, il est dit d'une juste manière que :

« Les masses mondiales veulent vivre d'une manière pacifique, progressiste, où elles peuvent améliorer la culture et la science, et elles exigent une civilisation humaine mondiale.

Et elles savent que pour cela, elles ont besoin de la lutte, la guerre populaire contre l'oppression et l'exploitation. Les masses mondiales ne laisseront pas la planète être totalement modelée par l'exploitation capitaliste et sa pollution.

Elles veulent qu'existent les magnifiques mangroves des Sundarbans, elles veulent être en mesure de voir les étoiles dans le ciel de Paris, la « ville lumière » où celle-ci est artificielle et ne sert que la vie bourgeoise, pleine d'illusion et d'avidité. »

Ceci est la ligne de masses. Les masses veulent vivre d'une manière conforme à leur existence naturelle ; ce sont les enseignements de Karl Marx dans les Manuscrits de 1844, des Communes populaires chinoises, de Spinoza, d’Épicure, de tout le matérialisme.

Oublier cela c'est empêcher la révolution, c'est oublier le sens du slogan de Staline lors de la construction du socialisme en URSS : « La vie est devenue meilleure, et plus heureuse aussi ! »

Nous, communistes, voulons un monde sans l'usine de Freirina. Toutes les usines de Frerina dans le monde seront fermées. Nous réaliserons l'Utopie de Thomas More, nous aurons l'inspiration artistique de la société socialiste décrite par William Morris dans les Nouvelles de nulle part.

L'art et la science mèneront nos vies paisibles, et nous allons répandre la vie sur d'autres planètes.

Il n' y a ni temps, ni espace, ni désir, ni sentiments, ni perspective pour l'usine de Freirina. Les usines à la Freirina doivent être fermées, elles seront fermées !

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