27 oct 2011

Les salariés de Seafrance devant le tribunal de commerce de Paris

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le mode de production capitaliste est ainsi fait que ce ne sont jamais les personnes les plus concernées qui prennent les décisions, surtout quand il s'agit des entreprises. Cela entraîne un décalage totale entre la bourgeoisie qui peut couler une entreprise à cause d'une mauvaise gestion et la réalité des prolétaires qui doivent en subir les horribles conséquences.

 

La compagnie maritime Seafrance, qui assure des liaisons avec l'Angleterre au départ de Calais est ainsi en redressement judiciaire depuis juin 2010. Et aujourd'hui, les salariés se retrouvent victimes des contradictions entre différentes puissances capitalistes qui ne veulent pas d'un redressement de l'entreprise.

 

D'abord, la Commission européenne a rejeté lundi 24 octobre un plan de restructuration proposé par l’État qui prévoyait un prêt de 100 millions d'euros, accordé par la SNCF propriété totale de l’État et maison-mère de Seafrance.

 

C'est l'argument du respect des règles européennes de la concurrence qui à été avancé. En clair, il est hors de question de se passer des banques pour investir dans les entreprises selon la Commission européenne au service du capital financier. Mais aussi, ce projet faisait face aux protestations de la concurrence, et notamment de Eurotunnel dont le PDG Jacques Gounon avait menacé d'attaquer la décision si elle s’avérait favorable.

 

Mardi 25 octobre, le tribunal de commerce de Paris a alors étudié deux offres de reprise de l'entreprise.

 

La première est proposée par un regroupement entre LDA, Louis Dreyfus Armateurs, et DFDS, un groupe de ferries du Danemark.

 

Il s'agit pour ces compagnies d'absorber Seafrance afin de mieux s'armer contre la concurrence de la compagnie britannique P&O et de Eurotunnel. Le projet de reprise est en fait très simple : revendre un des quatre navires, concentrer le reste de l'activité à Dunkerque autour de la ligne déjà exploitée par DFDS et licencier une grosse partie des effectifs. Aujourd'hui 820 personnes travaillent à Seafrance, sans compter les nombreux saisonniers.

 

Les salariés sont évidemment effrayés par cette perspective dans une ville déjà très pauvre et redoutent en plus une dégradation des conditions de travail pour celles et ceux qui n'auraient pas été mis à la porte.

 

«La direction au chômage, les matelots au boulot!»

 

Alors hier, 250 d'entre eux sont venus depuis Calais pour protester devant le tribunal de commerce et porter leur projet de rachat en coopérative. Les salariés ont de bonnes raisons de penser qu'ils seraient mieux à même de gérer leur entreprise que les capitalistes incapables. Et cela est vrai, les prolétaires doivent se saisir des reine du pouvoir, dans tout les domaines d’ailleurs, et mettre véritablement l'économie au service du Peuple.

 

Mais pour que cela devienne réalité, il faudra abattre la bourgeoisie et son appareil d’État.

 

Sans cela, des projets tels que celui porté par le syndicat CFDT qui prévoit de reprendre l'entreprise sous forme de SCOP (société coopérative et participative) n'auront pas d'autre perspective que l’échec, surtout en période de crise.

 

Car pour la bourgeoisie il n'est pas question de laisser des prolétaires organiser eux même leur production, surtout si cette perspective compromet les plans monopolistiques des capitalistes dans leur concurrence acharnée. Et cela les salariés de Seafrance l'on bien compris hier.

 

Ils ont bien sentie le mépris de la part du tribunal et de Guillaume Pepy, patron de la SNCF, qui selon eux est venu dérouler le tapis rouge au projet de rachat par LDA et DFDS.

 

La tension était alors importante devant le tribunal où des salariés ont même escaladés le coté du pont au Change sur la Seine afin de contourner la barrage de CRS venus protéger les bourgeois de la colère prolétaire.

 

La colère qui est très forte face à ces humiliations, certain d'entre eux menaçant même de faire couler les bateaux s'il y a reprise.

 

Alors oui, la haine de classe doit s'exprimer. Violemment. La bourgeoisie n'hésite pas à pourrir la vie des prolétaires, car elle est incapable d'autre chose que de s'enrichir et provoquer la crise. Alors les prolétaires n'auront pas d'autre choix que d'exercer leur dictature contre les capitalistes avides. Et pour cela, la classe ouvrière va devoir assumer son rôle historique. Elle va devoir se soulever, s'organiser et affronter à mort la bourgeoisie réactionnaire et ses plans machiavéliques.

 

Alors enfin l'horizon s'éclaircira et le socialisme pourra triompher !

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