Venise est en train d'être assassinée par le capitalisme. La ville voit son infrastructure s'effondrer, le tourisme commercial assassine toute vie sociale, alors que des bâtiments historiques sont vendus aux monopoles...

Si Paris est la « ville de l'amour », Venise est la « ville des amoureux » ; la ville est construite sur une lagune, et le système de canaux entre les maisons et bâtiments donne naissance à quelque chose de tout à fait charment.

Mais c'est aussi une ville historique de la Renaissance, avec la République de Venise, tout comme c'est la ville dont vient l'expression « ghetto » pour nommer le quartier où était parquée la population juive.

Sa situation particulière fait donc que Venise est une ville mondialement connue et admirée. Rien qu'il y a quelques jours en Charente, une conférence sur Venise faisait salle comble à Barbezieux. Venise fascine, Venise fait partie de l'histoire.

Mais la crise générale du capitalisme n'avale pas que la nature, Venise elle-même est engloutie.

Venise est « visitée » par des croisières, depuis 1997 leur nombre a augmenté de 440% pour un transport de 1,6 millions de personnes, faisant de la ville le quatrième port pour bateaux de ce type (chaque bateau pollue autant que 14 000 automobiles).

Et plutôt que d'interdire ces bateaux, déjà le nouveau gouvernement a bloqué un décret devant interdire l’entrée des embarcations géantes sur le Grand Canal...

Puis, un port spécial va être construit pour eux, coûtant 30 millions d'euros... Alors que la ville elle-même est déjà endettée à hauteur de 350 millions d'euros.

Encore que cette dette serait justifiée et devrait être assumée par la société entière, puisqu'il s'agit de l'entretien des palais, des ponts et des monuments. Et si les rénovations se déroulent déjà sous d'énormes panneaux publicitaires défigurant la ville, désormais des bâtiments vont être vendus.

On a déjà Johnny Depp à la villa Dona Sangiantoffetti, on aura désormais l'entreprise Prada qui pour 40 milions d'euros s'installera dans le palais Ca’ Corner della Regina. Quant au palais Fondaco dei Tedeschi, il a été acheté par Benetton pour 53 millions d'euros, afin de transformer ce bâtiment historique du 16ème siècle en un magasin de 6800m² !

Ce qui va nécessiter... la construction d'un étage de plus, en faisant ainsi sauter le toit car en plus il faudra une « terrasse panoramique », le tout avec bien entendu des escalators multicolorés !

Comble de l'esprit des monopoles, Benetton a promis à la ville de Venise six millions d'euros de plus si... les autorisations de construction étaient données dans l'année qui vient !

Cela est typique de ce qui se passe dans tout l'Italie, où même des chapelles, des abbayes, des églises sont tout simplement vendues à la bourgeoisie pour qu'elle mette en place des gîtes, hôtels, etc.

La crise générale du capitalisme permet à la bourgeoisie de s'approprier ni plus ni moins qu'absolument toute la société ; à la misère toujours plus grande des masses, s'ajoute l'appropriation des biens culturels historiques et leur massacre en divertissement bourgeois « prestigieux. » Il y a là une tendance historique terrible, rappelant le sens juste du mot d'ordre du PCMLM : « Socialisme ou barbarie ! ».

Venise sombrera-t-elle donc, ou bien la révolution socialiste empêchera le capitalisme d'emporter dans son orgie de destruction une ville historique de la civilisation ? Voilà qui est d'une importance capitale, qui est demande une définition claire de ce qu'est la culture. Sauver Venise fait partie du programme de la révolution socialiste, de manière indubitable !