14 sep 2017

La CGT a-t-elle changé de nature depuis mai-juin 1968 ?

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Lors du soulèvement de mai 1968, la CGT a tout fait pour encadrer les travailleurs et les empêcher, dans le cadre de la révolte étudiante et de l'immense grève générale, toute politisation.

La CGT a tout fait pour empêcher la rencontre et l'union des étudiants révolutionnaires et de la classe ouvrière, y compris au moyen de la force physique.

La participation aux institutions, voilà ce qui devait inévitablement, selon elle, renforcer les intérêts des travailleurs. En réalité, c'est bien sûr un soutien au corporatisme et à l'existence des syndicats comme tampons formant des obstacles à la lutte des classes.

La CGT a -t-elle changé de nature depuis mai-juin 1968 ? Absolument pas. Que dit d'ailleurs la CGT après sa soi-disant réussite de mardi ? Voilà son objectif :

« La CGT va poursuivre son travail d’information et de mobilisation de tous les salariés, privés d’emploi et retraités sur les ordonnances « Macron ». Elle portera sa proposition d’un code du travail du 21ème siècle et d’un nouveau statut du travail salarié avec sa sécurité sociale professionnelle. »

Tract de la CGT contre la Gauche Prolétarienne, juin 1970C'est là ouvertement du syndicalisme d'accompagnement du capitalisme. Et, il y a donc plus de dignité dans le fait d'avoir voulu construire un syndicat réellement démocratique et révolutionnaire dans les années 1990 avec la CNT, que dans le fait de soutenir des initiatives de la CGT en cette fin des années 2000.

Évidemment, le projet de la CNT était impossible à la base même ; le syndicalisme aboutit inévitablement à l'apolitisme lorsqu'il est livré à lui-même. Dès qu'elle a atteint un certain succès, notamment médiatique, la CNT a littéralement bazardé tout discours sur le communisme libertaire.

Même les anarcho-syndicalistes qui ont quitté la CNT syndicaliste-révolutionnaire ont dû se rendre à l'évidence et abandonner le projet de syndicat en tant que tel.

La pression institutionnelle est trop forte, la corruption idéologique trop forte, la tendance au corporatisme trop puissante dans un État capitaliste parvenu au stade impérialiste.

La nécessité de la rupture idéologique et culturelle avec les mœurs, les mentalités capitalistes, tout cela ne peut pas émerger d'une démarche syndicale.

Les milieux syndicalistes, livrés à eux-mêmes, développent inévitablement des tendances au corporatisme, à une focalisation sur le « patronat » avec une totale négation de l'existence de la bourgeoisie.

Il suffit d'ailleurs de voir que le dirigeant du « Front Syndical de Classe », une structure du type « syndicalisme lutte de classes », est dirigé par Roger Silvain, secrétaire général historique du syndicat CGT de Renault Billancourt, grande figure contre-révolutionnaire de mai 1968.

La solution est donc idéologique et culturelle. C'est d'ailleurs la thèse historique du bolchevisme, qui est elle-même le prolongement direct des principes sociaux-démocrates formulés par Friedrich Engels et Karl Kautsky.

Un Parti révolutionnaire, c'est avant tout une vision du monde, un organe de presse qui se déploie ensuite dans la réalité au moyen de la ligne de masses qui suit une analyse scientifique de la réalité nationale.

Sans cela, il n'y a que vélléités, corruptions, radicalité petite-bourgeoise, contestations vaines.

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