11 sep 2010

Castrisme et hoxhaïsme : deux idéologies révisionnistes à la source des « marxistes-léninistes » et de leur « anti-impérialisme »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

« Notre Parti estime qu’il faut parler aux peuples ouvertement des situations qui se créent, car c’est seulement ainsi que l’on contribue à leur véritable union, à l’union des États et des gouvernements véritablement anti-impérialistes et progressistes. »

Cette phrase d’Enver Hoxha au septième congrès du Parti du Travail d’Albanie, en 1976, résume la ligne « anti-impérialiste » des « marxistes-léninistes. » Une ligne purement social-chauvine, qui considère que l’ennemi de mon ennemi est mon ami, au moins relativement.

L’ennemi unique ce serait l’impérialisme, bien entendu le plus souvent surtout voire seulement américain. Tout ce qui serait contre l’impérialisme serait à valoriser, au moins un minimum.

En France, cela donne un soutien plus ou moins critique à Cuba, à la Corée du Nord, au Vietnam, au Venezuela de Chavez, voire à l’Iran, ou encore… à la Chine.

Dans ce cheminement de pensée, il existerait donc des Etats « progressistes », qui chercheraient à être « libres, démocratiques et indépendants » (toujours Hoxha en 1976).

Pareillement, des mouvements apparemment réactionnaires ne le seraient en fait pas, et joueraient « malgré eux » un rôle progressiste, notamment le Hamas ou le Hezbollah.

On reconnaît ici ce que disaient les trotskystes des années 1970 : en fait c’est le même raisonnement pragmatique et manipulateur, à base d’analyses « géopolitiques » et de perspectives sur la révolution mondiale faites dans un laboratoire.

Évidemment, le « soutien » mis en avant est purement verbal. On remarque d’ailleurs que plus un mouvement est lointain et peu connu, plus il peut être soutenu verbalement sans conséquence pratique aucune, l’idée étant simplement de gagner en « prestige » et de ne pas apparaître comme « largué » sur le plan international.

Le cas du Népal et de l’Inde est ici exemplaire : si nous avions de notre côté parlé depuis le début des guerres populaires dans ces pays, les « soutiens » des « marxistes-léninistes » sont arrivés quand il y a eu les accords de paix au Népal et quand les médias ont parlé de la guérilla en Inde, pas avant.

Cela est typique et d’ailleurs on retrouve ce genre de démarche en France depuis au moins 30 ans. Selon le principe « tout ce qui bouge est rouge », une réalité est mise en avant afin de profiter du « prestige » donné par l’actualité.

Il y a eu le Nicaragua sandiniste, le FMLN du Salvador, l’EZLN et le sous-commandant Marcos, etc. etc., la liste étant évidemment très longue, et le « soutien » verbal à la Palestine y prenant bien entendu une place particulière, puisque jamais un « soutien » n’aura été aussi « verbal » et inexistant en pratique.

Il existe également de multiples variantes « justifiant » cette ligne :

– les pro URSS considéraient qu’ils soutenaient des régimes coincés entre capitalisme et socialisme ;

– la Yougoslavie titiste parlait de « mouvement des non alignés » ;

– la Chine social-fasciste d’après Mao Zedong avait mis en avant la « théorie des trois mondes », expliquant qu’il y avait les USA et l’URSS comme superpuissances, et que donc les petits Etats capitalistes (comme la France) pouvaient jouer un rôle positif pour le « tiers-monde » ;

– l’albanais Enver Hoxha mettait en avant les pays qui voulaient être « réellement » indépendants.

La ligne de la Chine populaire de l’époque de Mao Zedong et des organisations maoïstes de par le monde (Inde, Turquie, Pérou…) a par contre toujours été très claire :

– les seules expériences socialistes authentiques dans le monde ont été l’URSS de Lénine – Staline, de 1917 à 1953, et la Chine populaire de 1949 à 1976 ;

– il n’existe pas « d’État national », seulement des pays socialistes, capitalistes ou bien semi-coloniaux ;

– la seule voie authentiquement révolutionnaire est la guerre populaire dirigée par un Parti Communiste ayant assimilé les enseignements de Mao Zedong.

Les maoïstes ne soutiennent donc aucun État, aucun régime, si celui-ci n’est pas socialiste, et depuis la contre-révolution en Chine populaire en 1976 il n’y a plus de pays socialiste.

Les maoïstes ne soutiennent donc aucun mouvement si celui-ci n’est pas guidé par la classe ouvrière, armé de son idéologie et possédant comme ligne la guerre populaire.

C’est le principe de « compter sur ses propres forces » et de considérer que notre époque est celle de l’offensive de la révolution mondiale. Ces deux points sont en contradiction totale avec les « marxistes-léninistes. »

Les « marxistes-léninistes » ont une ligne purement sur la défensive, et considèrent qu’il faut être pragmatique, voire machiavélique. Ils ne croient pas en l’idéologie, en les principes, en la science.

Ils ne croient qu’en une participation aux « mouvements sociaux », aux syndicats, qu’en le soutien à des régimes jouant un rôle « progressiste », qu’en une ligne « anti-impérialiste » qui jouerait un rôle historiquement positif.

C’est très clairement une ligne anti-guerre populaire, une ligne anti-scientifique. Voilà pourquoi il faut être conscient et consciente de cette ligne et de son rôle historiquement contre-productif et jouant en faveur de la capitulation par rapport aux tâches qui incombent au marxisme – léninisme – maoïsme, principalement maoïsme!  

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