5 Jan 2009

« Voie prolétarienne », Staline, Mao Zedong

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Quand les révolutionnaires avancent, il y a inévitablement des petits-bourgeois qui tentent de parasiter le mouvement, en mettant en avant une forme allégée et opportuniste.

A ce sujet la campagne récente de « Voie prolétarienne » est édifiante. « Nous sommes maoïstes ! » ne cesse de dire subitement cette vieille organisation qui avait appelé à voter Mitterrand en 1981 et qui se contentait jusque-là de s'affirmer «marxiste-léniniste» tout en appelant à voter pour Arlette Laguiller et à militer dans les syndicats.

Rien de là de très maoïste. Mais en fait, comme il n'y avait plus de maoïstes en France entre la fin des années 1970 (avec la Gauche Prolétarienne) et le début des années 2000 (avec le PCMLM), « Voie prolétarienne » s'était appropriée leur prestige en mettant en avant, de manière plus ou moins forte, la figure de Mao Zedong.

Mais comme le phénix maoïste réapparaît, « Voie prolétarienne » est effrayée, c'est son fond de commerce qui disparaît!

D'où sa petite campagne à coups de textes sur le maoïsme (« Nous sommes maoïstes ! », « Qu'est-ce que le maoïsme », etc.), et également le récent éloge de la république népalaise, expliquant que là-bas il faut «faire la révolution et développer la production»...

Cela alors que justement les maoïstes du monde entier se révoltent contre cette mascarade népalaise...

Tout cela est en effet bien une véritable mascarade, et en ce qui concerne « Voie prolétarienne », n'importe quelle personne de bonne foi peut constater que « Voie prolétarienne » défend des positions opposées à celles de Mao Zedong.

« Voie prolétarienne » affirme ainsi que l'URSS de Staline était un « capitalisme d'Etat », alors que Mao Zedong a toujours défendu l'URSS de Staline et Staline lui-même.

Rien que cela est déjà une farce!

« Voie prolétarienne » affirme que « le PCNm [PC du Népal (maoïste)] est un parti vivant, démocratique, loin du modèle stalinien d'un parti monolithique et verrouillé »...

Alors qu'en Chine populaire les communistes se revendiquaient de Marx, Engels, Lénine, Staline et Mao Zedong!

« Voie prolétarienne » ose même dire:

« Les communistes chinois comprennent alors des choses essentielles sur la nature du socialisme et critiquent la conception de Staline. Cela aboutit à une rupture (dite sino-soviétique) en 1964, scission qui traverse toujours le mouvement communiste international.»

En réalité, les communistes de Chine ont rompu avec les révisionnistes soviétiques en raison du rejet de Staline par ces derniers... C'est le b-a-BA du communisme que de savoir cela...

Et il est aberrant de dire que le Parti «Communiste» français ou tout autre parti anciennement pro-soviétique fait encore partie, aujourd'hui, du mouvement communiste international, cela n'a aucun sens...

La rupture est clairement consommée depuis les années 70 entre d'un côté les maoïstes, et de l'autre ce qu'on doit appeler des révisionnistes (et non pas des communistes!).

Mais encore pour cela faut-il comprendre la critique du révisionnisme soviétique qui a été effectuée par les communistes de Chine.

Tous les documents du Parti Communiste de Chine expliquent que le révisionnisme commence avec le coup de Khrouchtchev et que l'URSS de Staline, elle, était authentiquement socialiste.

« Lorsque l'URSS était dirigée par Lénine et Staline, c'était un pays socialiste prestigieux. Mais après la mort de Staline, la clique des renégats Khrouchtchev - Brejnev a déclenché un coup d'Etat contre-révolutionnaire et elle a usurpé le pouvoir suprême du Parti de l'Union soviétique.
Elle a restauré en grand le capitalisme et transformé l'URSS en un Etat social-impérialiste » (PC de Chine, Le social-impérialisme soviétique fait partie de l'impérialisme mondial, 1975).

« Voie prolétarienne » n'est pas d'accord ni avec Mao Zedong, ni avec le Parti Communiste de Chine, sur cette question essentielle de savoir ce qu'est le socialisme.

Pour « Voie prolétarienne » l'URSS de Staline est un « capitalisme d'Etat », alors que selon Mao Zedong et le Parti Communiste de Chine, il s'agissait d'un pays authentiquement socialiste, qui s'est transformé en social-impérialisme après la mort de Staline.

« Voie prolétarienne » rejette cette conception du révisionnisme et rejette le concept de social-impérialisme.

« Voie prolétarienne » a-t-il donc le droit de se revendiquer « maoïste »?

Vue l'ampleur et la signification d'une telle question - la nature même du socialisme -, la réponse est non.

Si « Voie prolétarienne » a inventé une nouvelle théorie, qu'elle le dise, mais qu'elle ne se dise pas maoïste. Et en attendant que cette organisation nous ait prouvé dans les faits qu'elle est dans le vrai, pour nous ces positions sont un mélange étrange de radicalité ultra-démocratique petites-bourgeoise (fantasmant de manière hallucinée et fausse sur la révolution culturelle chinoise) et le révisionnisme à la Kroutchtchev.

« Fêter Staline, ce n'est pas une formalité. Fêter Staline, c'est prendre parti pour lui, pour son oeuvre, pour la victoire du socialisme, pour la voie qu'il indique à l'humanité, c'est se déclarer pour lui comme pour un ami très cher.

Car l'immense majorité des hommes vit aujourd'hui dans les souffrances, et elle ne peut s'en affranchir qu'en suivant la voie indiquée par Staline et avec son aide. » (Mao Zedong, Staline, l'ami du peuple chinois, 1939)

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