22 Jan 2016

Les épouvantables Hollande, Valls et Macron

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Que n'a-t-on entendu ces derniers jours ! Des « socialistes » assumant ouvertement leur soutien au capitalisme le plus « moderne »...

« Il n'y a pas de problème entre la gauche et l'économie et l'entreprise. Ce sont des débats anciens, dépassés. »
(Manuel Valls, interview à la chaîne de télévision suisse RTS à l'occasion de sa visite à Davos, 20 janvier 2016)

«La vie d’un entrepreneur, elle est bien souvent plus dure que celle d’un salarié. Il ne faut jamais l’oublier. »
(Emmanuel Macron, BFM TV RMC
, 20 janvier 2016)

« Soutenir l'entreprise, être pro-business, être pro-entreprise, ce n'est pas être de droite, c'est aussi être de gauche »
(Michel Sapin, ministre des Finances, France Culture, 19 janvier 2016)

Ces propos sont une insulte à toute l'histoire de la gauche, celle du mouvement ouvrier. Mais elles correspondent, en fait, à cette « seconde gauche », cette gauche non marxiste et même anti-marxiste.

Cette « seconde gauche » représente un courant « moderniste », cherchant à réimpulser le capitalisme. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, a d'ailleurs expliqué le 20 janvier 2016 sur la chaîne LCP, qu'il y avait « trop d'organisations syndicales ». Il est d'ailleurs notable à ce titre qu'Emmanuel Macron fasse partie du comité de rédaction de la revue Esprit qui est depuis les années 1930 l'organe théorique de cette recherche catholique sociale d'une « troisième voie » entre le capitalisme libéral et le marxisme et qui est devenue depuis l'après-guerre l'organe de cette « nouvelle gauche » issu de l'école d'Uriage.

Réorganiser les masses populaires dans le sens de servir le capitalisme, empêcher les luttes de classe… et refuser le socialisme, au nom de l'ordre capitaliste, voilà qui n'a rien de nouveau.

Dans les années 1930, Léon Blum – qui n'était pas communiste – se disait « épouvanté » par les propos des néo-socialistes, qui se revendiquait de « l'ordre », de « l'autorité », de « la nation ».

Pourquoi les gens se sentant proches du Parti Socialiste ne sont-ils pas pareillement épouvantés par la logique de François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron ? On a pourtant la même démarche.

Manuel Valls, qui a compris que l'extrême-droite était une menace, considère qu'il faut que le gouvernement serre lui-même la vis. François Hollande est obnubilé par son élection et ne vise qu'une chose : arriver au second tour de l'élection présidentielle en face de Marine Le Pen, afin d'être « certain » de gagner.

Quant à Emmanuel Macron, il est la figure économique servant les entreprises, le gage donné à la haute bourgeoisie. Il vient d'ailleurs d'aller au « Forum économique mondial » se tenant à la station de ski de la haute bourgeoisie à Davos en Suisse, tout comme Manuel Valls qui n'a pas hésité, dans une interview accordée à la chaîne de télévision suisse RTS mardi dernier, à tenir des propos d'une logique absolument « néo-socialiste » :

« - Il y a des côtés de droite chez vous, visiblement, aussi, je veux dire...

- Mais chez chacun d'entre nous, il y a... on n'est pas fait d'un bloc, moi ma famille c'est la gauche, j'ai toujours été engagé… à gauche. Toujours… En permanence. Mais je ne… Je ne… Mais je ne considère pas que d'être droite c'est une insulte. Je ne suis pas sectaire.

Il y a une demande d'ordre, il y a une demande d'autorité. Je crois que ce sont des valeurs de gauche et pas forcément de droite. C'est quand même sous mon gouvernement et sous la présidence de François Hollande que l'on a augmenté le nombre de policiers et de gendarmes et de juges, alors que sous la présidence de Nicolas Sarkozy on les avait baissés.

Donc vous voyez ces concepts parfois ils peuvent… ils peuvent changer. »

Il s'agit là d'une gestion « moderniste » du capitalisme, rien de plus. Rappelons ici quelques autres propos éloquents :

« C’est important de le dire ici, à la City : my government is pro-business. »
(Manuel Valls, à la City de Londres, 6 octobre 2014)

« La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins, c’était des fausses idées. »
(Emmanuel Macron,Université du MEDEF, 17 août 2015)

« Le libéralisme est une valeur de gauche. »
(Emmanuel Macron, festival Changer le monde du journal Le Monde, le 27 septembre 2015)

« Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. Je ne fais pas partie de ceux qui stigmatisent les entreprises du CAC 40, car ce sont elles qui structurent l’économie française. Il faut que les start-up d’aujourd’hui préfigurent le CAC 40 de demain. »
(Emmanuel Macron, Les Echos, 6 janvier 2015)

N'est-ce pas parlant ? Si l'on est vraiment de gauche, peut-on accepter cela ? Non, bien sûr, mais également alors : qu'est-ce qu'être de gauche ? A notre sens, il faut réfuter la « seconde gauche » et le trotskysme (dont sont issus les Jean-Christophe Cambadélis, Jean-Luc Mélenchon, Julien Dray, etc.). Il faut assumer le marxisme et rejeter l'esprit de « synthèse » de Jean Jaurès, ce « socialisme français » qui n'est que le paravent du néo-socialisme.

Il faut connaître l'histoire de la social-démocratie originelle, comprendre que le Parti Communiste en est l'expression la meilleure et partir de là pour construire une véritable culture progressiste, en défense de la classe ouvrière, des masses populaires, de la nature.

Cela signifie oser aller au socialisme, rompre avec le capitalisme. La gauche corrompue par ce dernier, passée de la lutte des classes à la lutte des places, est un problème qui doit donc être surmonté.

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