3 oct 2015

François Hollande fait honorer Guy Mollet pour mieux liquider le PS

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Les socialistes authentiques ont de moins en moins le choix : il leur faut voir la réalité en face.

François Hollande a un but très clair : faire en sorte que le Parti socialiste disparaisse, au sein d'une fédération de la « deuxième gauche » (par opposition au communisme), rassemblant depuis le centre-gauche jusqu'aux sociaux-démocrates de gauche, en passant par les écologistes.

En cela, il est appuyé par Manuel Valls et tous les tenants du« social-libéralisme » (qui n'est en fait rien d'autres pour nous qu'une forme de radical-socialisme), de ce qui historiquement a été appelée le « molletisme », en référence à Guy Mollet.

Et justement, hier a eu lieu une célébration des 40 ans de la mort de celui-ci, en présence du premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, du ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner (représentant naturellement François Hollande et un des dirigeants du Parti Socialiste dans le département du Nord), et de Frédéric Cuvillier, tête de liste socialiste dans le Pas-de-Calais et ancien secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche ayant refusé d'être reconduit dans le deuxième gouvernement de Manuel Valls qu'il jugeait « trop à droite ».

Sa tombe à Arras a été garnie de bouquets de roses, le refrain de l’Internationale jouée à la trompette, un choeur a chanté « Le Chiffon rouge » (de Michel Fugain)…

Mais c'est le Parti Socialiste qu'on a enterré. Dans la tradition socialiste – qui n'est pas la nôtre – Guy Mollet est une figure honnie. Celui-ci, en effet, présente la figure typique de l'honnête militant basculant dans l'abandon pur et simple des exigences socialistes.

Lien vers le dossier intitulé La Social-démocratie (1883-1914)Né en 1905, Guy Mollet adhère en 1923 à la Section Française de l'Internationale ouvrière (SFIO). Il rejette donc le communisme, puisque la SFIO est la minorité du parti dont la majorité a formé le Parti Communiste en 1920.

Par la suite, après un passage dans la Résistance au sein de la très timorée Organisation Civile et Militaire, il a un parcours au coeur du Nord populaire : il est maire d'Arras, puis député du Pas-de-Calais.

A ce titre, fort de cette légitimé il devient le responsable de la SFIO, de 1946 à 1969, l'amenant à soutenir le régime en place, en devenant selon les périodes ministre, chef du gouvernement, etc.

Ainsi, Guy Mollet a poussé de manière acharnée à l'intégration européenne, c'est lui qui a fait voter les pouvoirs spéciaux pour écraser les luttes algériennes pour l'indépendance, qui vote le pleins pouvoirs à Charles De Gaulle lors du coup d’État l'amenant au pouvoir en 1958.

Est-ce là un socialiste ? Absolument pas, c'est un social-libéral ouvertement favorable à la soumission aux capitalistes, y compris dans leur variante autoritaire gaulliste.

C'est d'ailleurs dans ce sens que le responsable du PS à Arras, Thierry Occre, salue Guy Mollet comme anti-communiste :

« C’est ce Guy Mollet militant dans sa section et homme dans son terroir que nous souhaitions mettre à l’honneur lors de cet anniversaire. Le révolté des années vingt, le solitaire des années soixante-dix, le farouche antistalinien, l’artisan de l’union de la gauche, le candidat, le militant parmi ses camarades, qu’il tutoie, et qu’il oblige à le tutoyer. »

La thèse selon laquelle Guy Mollet a été l'artisan de l'union de la gauche est ridicule : Guy Mollet a organisé le blocus parlementaire anti-communiste, alors que le Parti Communiste était pratiquement la première force du pays.

Et quelle ironie que l'exposition sur Guy Mollet soit organisé dans le local socialiste d'Arras, appelé « Faucons rouges ». Il s'agit du nom de la structure socialiste internationale pour les jeunes depuis 1925. Trop socialiste pour Guy Mollet, qui en 1953 les a renommés « Mouvement de l'Enfance Ouvrière » pour mieux les liquider dans la foulée, tout comme il avait de même dissous les Jeunesses Socialistes !

Guy Mollet a assassiné la SFIO, faisant que le Parti Socialiste est naît des ruines de celle-ci, avec Guy Mollet comme figure du traître. Le congrès socialiste d’Épinay fut la liquidation du « molletisme ». François Hollande compte bien le faire renaître de ses cendres.

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