13 oct 2013

L'évaluation correcte des différentes organisations «marxistes-léninistes» et «maoïstes»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Dans les années 1960-1970 sont apparues différentes organisations « marxistes-léninistes » et « maoïstes » s'affirmant opposés au révisionnisme du Parti Communiste français. Voici l'évaluation nécessaire.

La clef pour comprendre cette question repose à la fin du 19e siècle. Lorsque la social-démocratie s'est développée dans notre pays, elle a été très vite dominée par les opportunistes et n'a jamais atteint une connaissance même minime du marxisme.

La conséquence en a été le développement d'un courant dit « syndicaliste révolutionnaire » totalement économiste, à côté d'un mouvement anarchiste de la « propagande par le fait. » Le grand syndicat ouvrier, la CGT, a également été façonnée selon la « Charte d'Amiens » qui rejette ouvertement la politique.

Pour cette raison, une authentique social-démocratie ne pouvait se développer en France, face aux opportunistes, que comme syndicalisme révolutionnaire dans une version politique : c'est le Parti Communiste français.

Le PCF n'est pas né sur une base idéologique, mais sur une base économiste ; sa dynamique de base est essentiellement et authentiquement social-démocrate. C'est pour cette raison que lors du Front Populaire, il y a eu rapide soumission aux valeurs social-chauvines et aux socialistes.

Le même phénomène s'est déroulé pendant la seconde guerre mondiale, et bien entendu au lendemain de celle-ci, lors de la participation gouvernementale. Et la grande figure historique de cette culture, le véritable dirigeant historique du PCF, l'expression la plus vraie de sa base, a été Maurice Thorez.

C'est cela qui fait également que lorsqu'il y a l'offensive du révisionnisme khrouchtchévien, le PCF ne connaît aucun heurt, à part le fait de prolonger sans rupture sa propre identité à travers l'abandon de Staline. Thorez était déjà un révisionniste et exprimait déjà la nature de la base.

La preuve de cette nature social-démocrate est l'existence du PCF jusqu'à aujourd'hui : il n'a pas sombré comme les partis ayant réellement possédé une base idéologique marxiste-léniniste et ayant connu des problèmes avec l'apparition du révisionnisme khrouchtchévien, puis l'effondrement de l'URSS en 1989.

C'est cela qui explique également le large succès en France du trotskysme, comme « communisme révolutionnaire », c'est-à-dire comme variante de gauche de la social-démocratie du PCF. Si le trotskysme se maintient jusqu'à aujourd'hui, par exemple avec Lutte Ouvrière, c'est comme courant économiste, syndicaliste révolutionnaire en mode « politique. »

Dans les années 1960, les organisations « marxistes-léninistes » et « maoïstes » sont nées sur la base du thorézisme historique.

Leur démarche est très faible idéologiquement, et fondée sur le « refus » de la soumission du PCF aux socialistes, ainsi que sur la critique de la ligne du PCF concernant l'indépendance de l'Algérie, à quoi s'ajoute a tiédeur à soutenir le Vietnam face aux Etats-Unis.

La tendance formant le PCMLF est apparue comme un mouvement thoréziste « centriste », désireux de revenir au PCF des années 1950, face au PCF devenu thoréziste « de droite. »

Quant à l'UJCML et à la Gauche Prolétarienne, elles sont l'expression de la tendance thoréziste « de gauche », désireuse de revenir aux sources et donc finalement à l'économisme le plus authentique, le plus brut, donc fondé sur la culture syndicale de la fin du 19e siècle.

En ce sens, le produit de ce courant qu'a été Action Directe, comme organisation armée, a parfaitement choisi son nom, « l'action directe » étant le cœur de l'idéologie du syndicalisme révolutionnaire, comme économisme « radical. »

Il n'est également guère étonnant que l'on retrouve également d'anciens activistes de ce courant faussement anti-révisionniste dans le syndicalisme révolutionnaire des années 1990, avec la CNT.

De fait, les organisations « marxistes-léninistes » et « maoïstes » des années 1960 et 1970 n'ont pas compris le matérialisme dialectique et ne relevaient pas du maoïsme. Cependant, elles s'en sont revendiquées et en ont assumé le drapeau, particulièrement le courant thoréziste « radical. »

De par la poussée des révolutionnaires authentiques en leur sein, il y a ainsi des expériences intéressantes et allant au maoïsme, même si elles sont foncièrement limitées et de forme torturée. Il est ainsi évident qu'il y a eu une tentative, forcément échouée, d'aller à la guerre populaire.

Voilà ce qui forme l'évaluation correcte des organisations « marxistes-léninistes » et « maoïstes » des années 1960 et 1970.

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