25 juin 2017

Marche des fiertés LGBT : une logique consumériste des droits contre la morale

Submitted by minus

La Gay Pride s'est tenue hier et, justement, il ne s'agit plus de Gay Pride, mais d'une « marche des fiertés LGBT » qui véhicule un ultra-individualisme consumériste et béat, résolument en phase avec l'idéologie nationale-libérale d'Emmanuel Macron.

Le capitalisme, de par sa base pourrie, ne peut plus rien produire de positif et le fait de s'imaginer que Le Monde, la CIA, Airfrance, Emmanuel Macron, Google, Vogue, etc. célèbrent une telle marche parce qu'ils sont « obligés » de le faire est absurde.

Il y a ici une grande convergence : celle de l'ultra-libéralisme, d'une mentalité individuelle adaptée au turbo-capitalisme. Il faut raisonner de manière seule, se concevoir comme une entité autonome, se promouvoir par la consommation, fonctionner en termes d'images, conquérir toujours plus de possibilités de s'affirmer par les marchandises.

D'ailleurs, la grande revendication de cette année a été celle du droit à l'enfant, une conception totalement capitaliste qui place l'individu au centre de tout, envers la réalité, contre la nature.

Les enfants deviennent des marchandises, tout comme le footballeur Cristiano Ronaldo peut acheter trois enfants à des mères porteuses, il faut avoir le droit de les avoir comme on veut, quand on veut : ainsi le veut la société de consommation capitaliste.

Ce qui signifie inévitablement qu'en assumant la revendication de la Procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, la « marche des fiertés LGBT » ouvre la voie à la Gestation Par Autrui (GPA), de par la nécessaire égalité des droites hommes-femmes.

Tout est une question d'envie et de possibilités d'achat. Le combat contre la morale est même ouvertement assumée.

Clémence Zamora-Cruz, un homme s'imaginant être une femme en fonction d'un « ressenti, une conviction intime », co-porte-parole de l'Inter-LGBT, n'a pas hésite à expliquer que :

« La question de nos familles ne doit pas être une question d'éthique mais de droit. »

C'est la théorie de l'ultra-individualisme, rempart suprême de l'anticommunisme dans le capitalisme décadent. On devrait accepter la malbouffe capitaliste et expliquer qu'être gros est un droit, on devrait accepter le consumérisme complet et refuser le couple et l'amour.

Plutôt que de construire, il faudrait consommer, plutôt que de synthétiser, il faudrait utiliser. C'est là la logique même de la personne aliénée par le capitalisme.

On devrait donc avoir le droit d'avoir un enfant, indépendamment de toute considération matérielle ou naturelle ; on devrait avoir le droit de séparer radicalement son corps et son esprit – une chose aberrante du point de vue matérialiste – et donc de définir librement son genre, ou de nier toute définition.

L'application de rencontres TINDER a d'ailleurs élargi son registre et en plus d'homme et de femme, on a désormais 52 genres… et même la possibilité de se définir comme on le veut.

Telle est la logique des valeurs post-modernes qui nient l'humanisme et les Lumières, le mouvement ouvrier et le communisme.

Telle est la perspective capitaliste de la déconstruction systématique de tout concept, afin de célébrer le particulier et de rejeter l'universalisme.

On peut se prostituer si on le « choisit », on peut « choisir » son sexe, on peut « choisir » son niveau d'engagement, tout comme dans le rêve d'Emmanuel Macron on pourra « choisir » son entreprise !

L'acceptation du capitalisme est totale et l'inter-LGBT qui organise la marche des fiertés est même fière d'expliquer qu'elle est désormais reconnue de manière totale par la ville de Paris, cette ville-phare de la consommation capitaliste et de la haute bourgeoisie, avec ses mœurs décadentes et son m² hors de prix !

« L’Inter-LGBT est satisfaite que la date du dernier samedi de juin soit désormais inscrite définitivement dans l’agenda de Paris pour commémorer les émeutes de Stonewall qui ont eu lieu le 27 juin 1969 à New York. Les Marches des Fiertés suivantes pourront donc, comme à leur habitude, se tenir chaque dernier samedi de juin : samedi 30 juin 2018, samedi 29 juin 2019, etc. »

Cela est cocasse quand on pense, qu'en plus, les commerces gays du quartier du Marais à Paris ont lancé une phase de grande hausse des prix dans le quartier, amenant leur propre disparition par la suite devant les boutiques des chaînes internationales…

Il ne faut pas penser ici que tous les gays et toutes les lesbiennes soient des produits du capitalisme : ce serait une lecture unilatérale de la réalité.

Mais, inversement, le fait est que nombre de ceux-ci et de celles-ci le sont effectivement, dans une perspective d'individualisation complète, de rapports de consommation absolu, d'aliénation absolue de l'image de soi, du fétichisme individuel au point de se considérer soi-même comme une petite entreprise.

Sur le plan des valeurs, la « marche des fiertés LGBT » prône le subjectivisme, l'individualisme, l'unité d'individus faisant ce qu'ils veulent, comme ils l'entendent. C'est totalement anti-matérialiste.

Et le soutien à la « cause LGBT » par les grands médias et les grandes entreprises a un sens bien précis. On l'aura compris, il s'agit d'appuyer une fausse rébellion, un détournement d'une colère démocratique vers une rébellion individualiste sans risques, visant uniquement les bourgeois arriérés demeurés dans le conservatisme outrancier et non la bourgeoisie en général.

Il s'agit seulement d'aider le capitalisme à passer en mode turbo et à modifier culturellement ceux n'ayant pas compris le saut qu'a fait le capitalisme dans l'ouverture générale des mœurs à la concurrence, à la compétition, aux rapports marchands.

Faut-il alors laisser la défense des mœurs aux fascistes, qui proposent des modèles anciens qu'ils idéalisent ? Nullement. Il faut avancer de manière matérialiste, refuser la décadence et le relativisme des valeurs prônés par le capitalisme, tout en refusant l'anticapitalisme romantique des réactionnaires, des religieux.

Mots clés: 
Les grandes questions: 
Rubriques: