1 oct 2012

Communisme et culture: que révèle l'affaire Richard Millet?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'affaire Richard Millet est facile à comprendre. Millet est un éditeur d'une grande maison d'édition en France, Gallimard, c'est un romancier et essayiste, et ainsi un membre de l'intelligentsia bourgeoise, qui produit l'idéologie bourgeoise dans le domaine de la littérature, s'il est possible d'appeler littérature cette production de livres de non-sens verbal.

Etant réactionnaire, Millet a publié un petit texte littéraire appelé Eloge littéraire d'Andres Breivik, où il présente Breivik comme une sorte de wannabe écrivain qui a échoué et est devenu un tueur.

Avec cette présentation, il y a aussi une présentation ultra-réactionnaire de la société, où le « multiculturalisme » serait la cause de tout le « mal. »

Il n'y a eu aucune réaction à l'extrême gauche et l'extrême droite, sauf dans les structures productrices de culture et d'idéologie. Ce qui signifie, bien sûr, qu'à l'extrême gauche, nous étions les seuls à réagir.

La raison en est facile à comprendre: nous avons compris les leçons du maoïsme à propos de la culture et de l'idéologie. Et nous avons une tradition pour cela, et par cela nous ne voulons pas seulement parler du grand siècle des Lumières et de l'Encyclopédie.

Non, nous avons déjà autre chose. Le maoïsme français des années 1970 a fait de l'excellent travail, mais seulement pendant quelques années, avant de s'effondrer. C'est l'aspect négatif.

Mais, parmi les aspects positifs, on trouve un grand travail dans le domaine de la culture. Le maoïsme français a commencé par une critique de la position du Parti « Communiste » révisionniste sur la culture, contre Garaudy et Aragon, ses principaux intellectuels.

La plupart des intellectuels, d'une manière ou d'une autre, ont soutenu le maoïsme: le plus célèbre est Jean-Paul Sartre, mais cela est vrai même pour les jeunes intellectuels des lycées ou dans le cinéma. Il y avait de nombreuses études sur le cinéma, sa nature et son rôle, et bien sûr, nous devons nous rappeler ici de Jean-Luc Godard, le grand cinéaste.

Malheureusement, le maoïsme français n'a pas bénéficié d'une tradition politico-journalistique comme celle en Allemagne.

Au cours des années 1920-1930, les Partis Communistes d'Allemagne et d'Autriche travaillèrent très fortement dans la construction d'un ensemble structurel en mesure de produire des articles, des positions, des nouvelles, des romans, des films, etc

En France, à la même époque, cela existait aussi à travers l'Internationale communiste qui a poussé en cette direction, mais cela n'a jamais vraiment fonctionné.

Il existe par exemple de nombreux films sur le Front populaire, le PC révisionniste d'aujourd'hui a même un site web les proposant - mais ils sont incroyablement coûteux et n'appartiennent pas à la culture populaire du tout. Heureusement, il existe maintenant de nombreuses vidéos qui peuvent être regardés en ligne.

La raison en est que, en France, nous n'avons pas eu un Antonio Gramsci, un José Carlos Mariategui ou un Alfred Klahr, de grands penseurs étudiant et de comprenant la réalité idéologique et la culture de leur propre pays.

Nous avons eu un Maurice Thorez, qui a décidé d'appliquer le socialisme en faisant une fusion avec l'aspect populaire de la révolution bourgeoise française de 1789. C'était bien sûr incorrect et pas une compréhension correcte des contradictions entre villes et campagnes, entre travail manuel et travail intellectuel.

Mais, au moins, aujourd'hui, nous avons une vision de cela et nous savons ce que doit faire le maoïsme. Et cela n'a rien à voir avec d'autres petits courants qui existent en France et prétendent que le maoïsme est seulement une méthode « révolutionnaire » méthode pour organiser l'agitation de masse.

Le maoïsme est une idéologie qui conduit la classe ouvrière à la prise du pouvoir d'État, un nouvel Etat. Mais pour cela, il faut des cadres et la formation des cadres n'est pas quelque chose qui vient spontanément. C'est un travail dur, qui peut prendre des décennies. C'est ce que nous faisons.

Cette réalité bolchevique est parfois oubliée par les maoïstes à travers le monde, les implications culturelles et idéologiques ne sont pas vues. C'est vraiment mauvais et cela conduit à l'échec, comme au Népal. Prendre le pouvoir est un grand bond, les masses ont besoin de leur parti pour cela. Si le Parti n'est pas en mesure de diriger la société, car il représente la classe ouvrière, alors rien n'est possible.

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