5 oct 2011

«Home»

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Imaginons que la situation de la planète soit tellement catastrophique que la bourgeoisie française soit elle-même obligée de réagir. Que ferait-elle?


Elle mènerait une grande opération de propagande, quelque chose qui soit visible à grande échelle, et réutilisable, comme un film.

Elle donnerait à ce film un titre général, abstrait, unificateur, comme « Home. » Elle prendrait comme réalisateur Luc Besson, le pape des superproductions à la française (que l’on pense à la série des « Taxi »).

Elle prendrait comme auteur une figure journalistique à prétention artistique, dont on peut être certain qu’il ne critiquera pas le capitalisme, comme par exemple Yann Arthus-Bertrand, qui est Chevalier de la Légion d’honneur, Peintre officiel de la Marine (en 2005), Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole, élu à l”Académie des beaux-arts en 2006…

Esthétiquement, elle exigerait que le film ait une apparence radicale, et la production pillerait évidemment le grand classique Koyaanisqatsi, film de 1983 montrant la destruction de la planète.

Au niveau du contenu, elle ferait en sorte que le film ne considère la planète et les animaux que comme des «ressources» (et non pas comme ayant des valeurs en soi), et ferait l’apologie de la capacité technique du capitalisme, de l’idéologie patriarcale de soumission de la nature, etc., et appellerait à assumer la modernisation du capitalisme (critique de techniques traditionnelles, apologie du mico-crédit, etc.).

La bourgeoisie demanderait également aux plus gros monopolistes de payer, comme par exemple le groupe PPR (anciennement Pinault-Printemps-Redoute), qui possède la FNAC, Gucci, Conforama, la Redoute, CFAO (le leader dans la distribution automobile et dans la distribution de produits pharmaceutiques en Afrique), etc. - le groupe, qui a un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros, pourrait bien se permettre d’accorder un budget de 13 millions d’euros.

Elle organiserait une soirée de projection prestigieuse, sur le Champ de Mars à paris, mais également à New York (dans le fameux Central Park), et dans autant de pays possibles (181 pays, par exemple).

Elle ferait en sorte que le service public diffuse le film en « prime time » (comme par exemple sur France 2 un vendredi à 21 heures), avec une émission de discussion après le film, où l’on expliquerait qu’il faut des réformes, que seuls les petits actes des « citoyens » compteraient, qu’il faut manger «un peu moins de viande», que tout est de la faute des «pays émergents» (comme si les pays semi coloniaux semi féodaux ne produisaient justement pour les pays capitalistes), etc.

Elle permettrait au film d’être téléchargeable gratuitement, disponible en plusieurs langues, jusque sur YouTube.

Tout cela est donc en fait la réalité, celle du film «Home», diffusé de 5 juin.

Un film du grand «hélicologiste» Yann Arthus-Bertrand, connu pour ses photos prises depuis un hélicoptère (2 300 heures à bord d”un hélicoptère, ce qui en fait de la pollution). Un ami des people, comme lorsqu’il est allé en voyage au Groenland avec le ministre de l”Ecologie Jean-Louis Borloo, le footballeur Bixente Lizarazu, la navigatrice Maud Fontenoy,… pour «vérifier la fonte de la banquise».

Son association Good- Planet va d’ailleurs devenir une fondation, avec au conseil d”administration siégeront des hommes politiques, et de grands patrons.

Tout un symbole de la fausse écologie, de l’écologie comme simple moyen de réimpulser le capitalisme, au lieu d’affronter la résolution de la contradiction entre les villes et les campagnes.

Les capitalistes savent que leurs jours sont comptés, que même la planète ne veut plus d’eux. Leur culture, leur vision du monde, leurs valeurs, tout cela doit disparaître, la bourgeoisie est condamnée! D’où sa tentative désespérée de s’en sortir avec le principe de la «simplicité volontaire», du capitalisme «enraciné» à la Gandhi, etc.

Mais tout cela n’a aucune valeur, ce n’est pas ce dont ont besoin les masses populaires et tous les êtres vivants sur cette planète!  

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