1 oct 2011

Ce qui est nécessaire, c'est un antifascisme par en bas

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La question antifasciste est désormais brûlante dans toute la France ; alors qu'il y a quelques années les anarchistes se moquaient du PCMLM qui affirmait que l'extrême-droite allait se reconstruire sur de solides bases, aujourd’hui, les faits ont suffisamment parlé pour qu'une telle attitude infantile et anti-communiste ne puisse plus exister.

Fini aussi les délires sur un « fascisme moderne » ou une France « occidentaliste » qui se construirait : le fascisme qui se développe est, à ne pas en douter, le fascisme tel qu'on l'a connu dans les années 1930, tel qu'il ne peut qu'exister, en tant fer de lance de la bourgeoisie impérialiste, agressive, militariste.

Cependant, force est de constater un problème patent : si l'antifascisme s'est revigoré dans de nombreux endroits, politiquement et culturellement il agit en réaction à la montée du fascisme. Il n'a pas de propositions à part le « social », il n'a pas de culture à part une sorte d'unité sans principes, c'est-à-dire jusqu'à l'acceptation revendiquée de la social-démocratie.

On est passé de l'antifascisme radical, prétexte à un discours anarchiste « ultra », à une revendication « antifa » se concevant comme une digue construite en urgence face aux initiatives violentes d'extrême-droite.

Cela peut être justifié théoriquement par la dangerosité d'une situation, comme à Lyon. Mais la prochaine initiative fasciste à Lille va montrer évidemment que l'extrême-droite gagne dans les masses par l'intermédiaire de sa critique de la social-démocratie.

Il y a là un dilemme que l'antifascisme doit affronter, s'il ne veut pas être anéanti, purement et simplement.

La solution est simple : ce qui est nécessaire, c'est un antifascisme par en bas, et non par en haut, un antifascisme porté par des groupes locaux, sur la base de leur réalité sociale et culturelle, un antifascisme où l'unité se fait lentement mais sûrement, sur une base démocratique.

L'antifascisme par en haut, qui impose des conceptions toutes faites (antifascisme radical, culture punk ou redskin etc.), prône le regroupement d'appareils (syndicaux notamment), ne peut tout simplement pas exister. Tendanciellement, il existe pourtant aujourd’hui, mais ses possibilités de développement sont nuls ; inévitablement la social-démocratie va phagocyter cela.

L'un des grands problèmes ici est que le Front populaire, ce magnifique antifascisme par en bas, a été dénoncé par les trotskystes comme un antifascisme « par en haut », ce qui est de la pure calomnie et totalement faux comme le prouvent les faits historiques (on peut voir cela dans l'historique du Parti Communiste français).

Il est vrai qu'il n'existe nullement des centaines de structures populaires de tendance socialiste et communiste, comme dans les années 1930 ; leur union a permis de générer le Front populaire, par en bas.

Ce qui montre la difficulté de la tâche antifasciste en France, et la nécessité d'impulser des regroupements locaux, sur une base affinitaire, travaillant localement, décidant eux-mêmes des orientations nécessaires.

Cela seulement est démocratique, et donc populaire, et donc productif.

Publié sur notre ancien média: 
Les grandes questions: 
Rubriques: