6 nov 2011

Saipol, les patrons doivent payer la prime et les jours de grève!

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La bourgeoisie a toujours beau jeu de se la jouer "responsable", d'invoquer les risques pour l'entreprise lors d'une grève, comme c'est le cas de la direction de Saipol qui tente de faire du chantage envers les grévistes en parlant de "concurrence exacerbée".

Pourtant c'est elle qui est coupable, c'est elle qui exploite la classe ouvrière et lui impose des conditions de travail indignes. C'est à elle de payer, sans conditions!

Les ouvriers de l'usine Saipol à Grand-Couronne dans la banlieue de Rouen sont en grève depuis un mois. Sur le site est produit du diester, un agro-carburant à base d'huiles végétales, de colza ou de tournesol.

Saipol est un gros groupe du secteur de la transformation de matière oléagineuse, il est propriétaire des marques Lesieur et Puget et possède 7 usines partout en France. L'entreprise a été crée de toute pièce par le groupe Sofiprotéol dans les années 80 afin de monopoliser le secteur, ce qui est le cas aujourd'hui. Le groupe annonce un chiffre d'affaire de 5,6 milliards d’euros en 2010.

A Grand-Couronne, la grève a éclaté alors que la situation était tendu depuis longtemps au sein de l'usine : chefs en permanence sur le dos des ouvriers, qui viennent à deux ou à trois pour mettre la pression, etc. Le genre de situation bien stressante qui fait que certain arrivent au travail avec la peur au ventre, ce qui est inacceptable.

Les grévistes réclament également l'embauche de personnel pour assurer les remplacements ainsi que la réévaluation de la grille des salaires, en conséquence des résultats du groupe en 2010.

Jeudi, la direction a commencé à reculer en affirmant qu'elle s'engage à améliorer le « climat social » et à embaucher une personne. Mais elle ne propose qu'une prime de 500€, cela n'est clairement pas assez ! En assemblée générale Vendredi, les grévistes ont refusé de reprendre le travail, ils ont raison !

La direction de Saipol doit plier et payer l'intégralité des jours de grève et verser la prime de 2000 euros que réclament les ouvriers car c'est elle qui est responsable de la situation. C'est elle qui est coupable de pressions sur les ouvriers, c'est elle qui les exploite et les paie mal.

Les ouvriers, ou plutôt la classe ouvrière produit toutes les richesses de la société. C'est elle qui doit décider, ce n'est pas aux patrons qui se gavent ni aux petits chefs qui ne connaissent rien à la production d'imposer leur loi !

 

[ Les ouvriers de Saipol à Grand-Couronne ont reprs le travail après 34 jours de grève.

La direction aura réussi à faire payer le prix de la grève aux ouvriers en ne compensant pas les jours de grève. Dix-sept jours de grève effective sont comptés par la direction dont quatre sont payés. En terme de salaire, les grévistes perdent quatre jours, les neufs restant devront être rattrapés sur des  congés et RTT, d'ici deux ans.

Les ouvriers obtiennent la prime de 500€ qu'avait concédé la direction la semaine dernière, même si officiellement celle-ci ne concerne pas la grève mais le démarrage d’une nouvelle chaudière.

Du reste, la direction s'est engagée à mettre en place une démarche de « respect mutuel » afin d'améliorer les rapports entre les ouvriers et les chefs. Cela est une bonne chose car elle donne une légitimité aux ouvriers de Saipol pour se battre contre les pressions et harcèlements de la hiérarchie, à l'origine de la grève.

Mais cette fin de grève est aussi un coup dure dans le contexte actuelle où la classe ouvrière lutte surtout contre les licenciements et réductions d'effectifs. C'est un coup dur pour les ouvriers qui devront travailler encore plus pour rembourser cette grève et dont le salaire ne sera pas réévalué, malgré les 5,6 milliards d’euros de chiffre d'affaire du groupe Sofiprotéol en 2010.

C'est un coup dur pour la classe ouvrière qui encaisse encore largement les coups de la bourgeoise aujourd’hui ! ]

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