16 fév 2017

Élections présidentielles de 2017 : Jean-Luc Mélenchon, candidat «France insoumise»

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Jean-Luc Mélenchon, avec son projet « L’avenir en commun  », applique en France les recettes du populisme tel qu'il a existé ces quarante dernières années en Amérique latine : il faudrait galvaniser la nation pour qu'elle redevienne « forte ».

Le pays serait menacé par des forces extérieures causant une instabilité économique marquée par l'austérité : les États-Unis d'Amérique et l'Allemagne, alors que la Russie est mise en avant comme un contre-poids nécessaire.

Il serait nécessaire de répondre à cela de passer, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon, par une « révolution citoyenne », permettant une réelle indépendance et un réel développement. La France est ici réduite au statut de pays pratiquement colonisé.

Il n'y a donc pas de lutte de classes, mais le rejet de la « la tyrannie de l’oligarchie financière et de la caste qui est à son service ».

Il n'y a pas de couleur rouge, mais des couleurs bleu et orange, avec la lettre grecque φ (phi). Cette lettre donne le son « fi », comme les initiales « France insoumise », le mouvement de Jean-Luc Mélenchon lancé pour les élections présidentielles de 2017.

Quelles sont les forces sociales qui portent
la candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

Militant trotskyste pendant quelques années à l'Organisation Communiste Internationaliste, puis membre du Parti Socialiste pendant plus de trente ans (de 1976 à 2008). Sénateur de ce parti pendant pratiquement dix-neuf ans, ministre délégué à l'Enseignement professionnel dans le gouvernement de Lionel Jospin entre 2000 et 2002, Jean-Luc Mélenchon a fondé ensuite le Parti de Gauche, qui a lancé ensuite le « Front de Gauche » avec le Parti Communiste français.

Il a été au cœur d'un processus de prolongement d'une démarche combinant chauvinisme social et anti-américanisme depuis les années 1960 et portée pendant plusieurs décennies par le « Parti Communiste français ».

Ce dernier était porté par l'aristocratie ouvrière, des fractions des cadres intermédiaires dans les entreprises tout comme chez les fonctionnaires, ainsi que de la bureaucratie syndicale de la CGT.

La France se voyait attribuer une nature particulière, sociale-républicaine, préservant ses acquis en choisissant un camp « anti-impérialiste ». Ce camp était alors celui de l'URSS, qui menait de son côté une politique expansionniste agressive, envahissant un pays comme l'Afghanistan, construisant le plus de têtes nucléaires au monde, soutenant des factions armées à travers le monde, ainsi que des factions politiques, etc.

Jean-Luc Mélenchon s'appuie sur les mêmes forces que le « Parti Communiste français » des années 1980.

Quelle est par conséquent la nature
du projet de Jean-Luc Mélenchon ?

L'aristocratie ouvrière et les couches sociales liées aux bureaucraties syndicales pensent être en mesure de maintenir leurs positions en combattant « l'austérité », sans pour autant basculer dans une critique du capitalisme. C'est une manière de maintenir le statu quo, voire de renforcer ses positions.

Est nécessaire pour cela une intense démagogie nationaliste consistant à accuser le capitalisme d'être déformé par des puissances étrangères, permettant d'appeler les masses à le soutenir, ainsi qu'aux fractions bourgeoises n'ayant pas d'intérêts dans les rapports capitalistes internationaux avec l'Allemagne et les États-Unis.

Quelles sont par conséquent les mesures
qu'il entend appliquer ?

Afin de rendre crédible son projet, Jean-Luc Mélenchon est obligé de prôner la rupture avec le socle donnant une prévalence à certaines fractions de la bourgeoisie en particulier.

Jean-Luc Mélenchon est ainsi pour l'arrêt des négociations entre l'Union Européenne et les États-Unis au sujet du traité de libre-échange TAFTA. Il est également pour la refonte de l'Union Européenne elle-même, c'est-à-dire son affaiblissement par sa décentralisation.

Cela satisfait la perspective d'affaiblissement des fractions bourgeoises orientées vers une alliance avec les impérialismes américain et/ou allemand.

Cela va de pair avec la sortie de l'OTAN et un retournement d'alliance, en faveur de la Russie, ainsi que de la Chine, ainsi qu'une politique nationaliste tournée vers l'océan, afin de satisfaire les fractions bourgeoises, la fin de la « politique d'austérité » visant directement les masses afin qu'elles se mobilisent en faveur de cette ligne (SMIC à 1300€, interdiction des licenciements boursiers, retraite à 60 ans, passage aux 32 heures, taxation des hauts revenus).

Quelles sont alors les figures connues 
pour leur soutien à Jean-Luc Mélenchon ?

En plus de sa propre structure de soutien, « La France insoumise », avec notamment l'économiste Jacques Généreux, partisan d'un « socialisme néomoderne », il est également soutenu par le « Parti Communiste français » et « Ensemble ! », ainsi qu'évidemment par le Parti de Gauche, qui tous trois formaient le Front de Gauche.

Comment résumer la nature
de la candidature de Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon est le produit de la dégénérescence populiste de la gauche française, un processus enclenché par Maurice Thorez et sa mauvaise interprétation du Front populaire en 1936, mais amplifié sans commune mesure par le « Parti Communiste français » des années 1980.

Il représente un nationalisme à prétention sociale, cherchant à faire de la France un pays impérialiste d'un type différent, à part, combinant le statut de grande puissance agressive et de pacification sociale de type syndicale.

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