19 mar 2017

La marche «pour la 6e République» de Jean-Luc Mélenchon sous le signe du social-chauvinisme

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Lorsque François Fillon a organisé un rassemblement au Trocadéro, des drapeaux français ont massivement été distribués, pour donner une tonalité patriotique à l'événement. On ne sera pas étonné que Jean-Luc Mélenchon ait fait en sorte que son rassemblement d'hier à Paris soit placé sous le même signe.

On a ainsi pu entendre la Marseillaise entonnée dans une ferveur patriotique marquée par des bonnets phrygiens frappés de la cocarde tricolore et une marée de drapeaux tricolores.

Et c'est à cette foule se revendiquant d'une identité nationale que Jean-Luc Mélenchon a dénoncé « les financiers, parasites et sangsues ».

Il y a là de quoi frémir devant un tel populisme, quand on se veut de gauche et, a fortiori, quand on est révolutionnaire.

Et c'est encore plus terrible quand on voit que l'opération sociale-patriotique de Jean-Luc Mélenchon réussit à conquérir des gens sincères, même s'il n'y avait certainement pas 130 000 personnes marchant de la place de la Bastille à la place de la République, où il a tenu son discours.

Afin de se présenter comme ayant une dimension historique, Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs fait en sorte que la marche pour la « sixième République » qui a eu lieu hier se déroule de telle manière à faire référence à la Commune de Paris de 1871, dont le soulèvement s'est produit justement un 18 mars.

Et personne n'y voit de contradiction, pas plus lorsqu'après avoir entonné la marseillaise, il fait chanter L'Internationale… alors que la foule brandit des drapeaux français.

On reconnaît facilement ici l'influence néfaste du « Parti Communiste français » ayant trahi le marxisme-léninisme au milieu des années 1950, basculant dans le révisionnisme et le social-patriotisme.

A cela s'ajoutent la détresse sociale et le désarroi idéologique, la contamination culturelle par le capitalisme, l'apolitisme syndicaliste et anarchiste.

Il faut une faiblesse politique et idéologique terrible pour croire en l'amélioration de la « République inachevée » par une « révolution citoyenne », « pacifiquement », prenant comme modèles les « assemblées » de « Nuit debout ».

Il faut une méconnaissance complète de l'économie pour croire que Jean-Luc Mélenchon soit réellement ancré à gauche, alors que lors de la présentation de son programme économique, ses économistes ont toujours bien précisé qu'il s'agit d'un programme keynésien.

C'est cela qui fait que Jean-Luc Mélenchon peut chanter L'Internationale tout en niant l'existence des des classes sociales et du mode de production capitaliste.

Il faut également mentionner d'autres faits significatifs, comme la présence hier à ses côtés de Chantal Mouffe, une philosophe belge résolument anticommuniste et anti-marxiste qui raisonne en termes de « multiplicité de demandes démocratiques hétérogènes ».

Il faut également remarquer la citation de Victor Hugo – « Aujourd'hui, pour toute la Terre, la France s'appelle Révolution » – alors que c'est un auteur romantique passé de l'ultra-royalisme au christianisme social.

Il faut souligner la référence à Jean Jaurès, figure de l'aile droite, anti-marxiste, de la social-démocratie historique.

Jean-Luc Mélenchon correspond à un effondrement général de la gauche, à une perte complète de repères, à la liquidation de toutes connaissances élémentaires dans le domaine idéologique, politique, culturel.

Nous allons ainsi bientôt repartir de zéro et il faut bien comprendre que les dossiers proposés par lesmaterialistes.com vont permettre la reconstruction générale

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