14 mar 1935

La question des cadres dans notre Parti - Pierre Donier (mars 1935)

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Pierre Donier, mars 1935

« La lutte pour des cadres prolétariens formés selon les méthodes des bolchéviks trempés dans les combats, profondément dévoués au Parti, constitue a l'étape actuelle l'élément décisif de la bolchévisation. »

( Le problème des cadres communistes , par Tchernomordik, I. C. numéro 23-1934.)

La situation actuelle, tant nationale qu'internationale nous montre que nous allons avec rapidité vers de nouveaux combats plus âpres et plus durs.

Notre Parti avec sa politique d'unité d'action du prolétariat a su, dans la dernière période attirer dans la lutte contre le fascisme des centaines de milliers de nouveaux combattants. Notre Parti a su acquérir la confiance des larges masses, car il a montré qu'il est le seul Parti capable de les conduire à la victoire.

Nous avons acquis cette confiance des masses grâce à notre politique juste en appliquant les directives de notre Internationale communiste et grâce aussi à l'activité de militants dévoués attachés à notre Parti et ayant confiance en lui.

Le militant socialiste Farinet a dit « Nos militants ont une meilleure culture que ceux du Parti communiste. »  Ces affirmations sont toutes gratuites.

Nos camarades de l'U.R.S.S. Qu'on a maintes fois accusés d'être sans culture, ont montré à la bourgeoisie internationale et au prolétariat leur culture.

Et nous avons dans notre Parti, quoiqu'en pense Farinet, une foule de militants éduqués qui sont à la tête des masses travailleuses et luttent chaque jour pour leurs revendications.

Nous avons aussi bien des camarades dans notre Parti susceptibles de se développer, de devenir des dirigeants, mais nous ne savons pas toujours pousser en avant ceux qui se sont montrés les meilleurs défenseurs des travailleurs.

Nous ne savons pas toujours poursuivre une politique de cadres susceptible de donner au Parti ce dont il a besoin.

Cette question n'est sans doute pas posée d'aujourd'hui, mais jamais elle n'a revêtu comme à l'heure actuelle une si grande importance.

La politique « d'amitié » du groupe

Dans ce domaine, le travail du groupe Barbé-Célor a fait d'énormes ravages, et le rapport d'organisation au dernier Congrès du Parti en 1932 indiquait justement : « Ce qui a caractérisé le groupe, c'est le choix de cadres sur la base des affinités de groupe, sans contrôle sérieux de l'activité des camarades choisis.

Cette politique a développé un courant d'irresponsabilité politique dont les conséquences ne sont pas disparues entièrement, loin de là. Nous ne pouvons être un Parti où les cadres sont désignés d'après les principes d'amitié. Une telle politique conduit aux pires catastrophes et c'est pourquoi notre politique des cadres doit être différemment conçue. »

La politique « d'amitié » du groupe pour la formation des cadres avait, en effet, amené dans notre Parti une situation grave. A ce propos il convient de souligner ce qu'a été la politique de cadres instaurée par le renégat Doriot dans le rayon de Saint-Denis. Il avait opéré la sélection des cadres en se donnant pour but d'en faire avant tout des hommes attachés à sa politique.

Tous les ouvriers qui ne voulaient pas devenir un instrument entre ses mains, se voyaient empêchés de monter et toutes les difficultés se faisaient jour devant eux.

Les hommes du Parti attachés à la politique du Comité central ont été systématiquement éloignés de l'activité pratique et on n'a reculé devant aucune provocation contre eux.

Et lorsque Doriot, avec ses créatures comme Barbé, Falasse, Lebrun, etc., furent chassés du Parti communiste, le Comité central menant une politique de défense des ouvriers et des autres couches de la population dont Doriot avait freiné les revendications, a dû découvrir des militants qui, rapidement, avec l'aide du C.C. Du Parti, ont montré qu'ils sont capables de mener la lutte, et Saint-Denis a repris sa place à la tête de la classe ouvrière française que le renégat Doriot a pu un moment trahir.